Yusef Lateef

LATEEF Yusef (William EVANS).

Saxophoniste ténor, flûtiste, hautboïste et bassoniste américain (Chattanooga, Tennessee, 9-10-1920).
Après des études à Detroit, où il travaille le saxophone alto à la Miller High School, il part pour New York en 1946, et joue avec Lucky Millinder (grâce à une recommandation de Lucky Thompson), Hot Lips Page, Roy Eldridge et Dizzy Gillespie (1949) avec qui il reste près d'un an...
Il entre chez Count Basie, part pour Detroit, s'inscrit à la Wayne State University, où il étudie la flûte, le hautbois et la composition, dirige un quintette en 1955-59, où jouent Curtis Fuller (puis Wilbur Harden), Hugh Lawson, Ernie Farrow et Louis Hayes (puis Oliver Jackson), travaille surtout à Detroit mais fait quelques incursions à New York. Puis le quintette évolue : euphonium de Bernard McKinney (devenu « Kiane Zawadi »), piano de Terry Pollard, basse de William Austin et batterie de Frank Gant. Evans se convertit à l'islam.
En 1958, il joue et enregistre à la Cranbrook Academy of Art avec son quintette diminué de McKinney mais enrichi du saxophoniste baryton Frank Morelli. De retour à New York en 1959-60, il travaille à la tête d'un quartette, fait quelques passages entre 1959 et 1961 chez Charles Mingus en tant qu'élève-musicien et chez le percussionniste Michael Babatunde Olatunji (1961-62). Il entre ensuite dans le sextette de Cannonball Adderley, occasion pour lui de montrer ses dons de compositeur - et participe à plusieurs disques et tournées de l'altiste (1962-64). Quand il quitte la formation, il reprend encore une fois ses études, tout en travaillant pour le cinéma. Elève d'Allen Kimbler et de Harold Jones (pour la flûte), il enseigne néanmoins le saxophone et écrit une méthode... de flûte.
Parallèlement, il dirige un quartette avec Barry Harris, pins un quintette avec Lawson. De plus en plus sollicité comme enseignant, il se partage entre le Nigeria, où il est professeur - mais il travaille aussi, jusqu'à la fin des années 70, au Manhattan Community College - et les Etats-Unis, où il est installé à Amherst (Massachusetts). Il continue de travailler avec •diverses formations, jouant ce qu'il appelle « une musique auto-physio-psychique ».
En 1988, il participe au festival new-yorkais « Improvisations II » avec Cecil McBee et le quartette Eternal Wind.
A la fin des années 80, il se consacre de plus en plus à la composition d'œoeuvres concertantes comme Little Symphony et autres Nocturnes (1989).



"Morning" (Lateef) extrait de l'album Jazz Mood.
Enregistré à New York City le 9 April 1957.
Produit par Ozzie Cadena pour Savoy Records.
Musiciens : Yusef Lateef (saxophone ténor, argol, gourd), Curtis Fuller (trombone, tambourin),
Hugh Lawson (piano), Ernie Farrow (rabat), Louis Hayes (batterie, percussions), Doug Watkins (percussions).

Musicien rompu aux canons d'un bebop conventionnel, Yusef Lateef s'en est demarqué - et a affirmé son originalité - en se référant aux musiques du Moyen-Orient. A cette source riche et millénaire, il a puisé des instruments (l'« argol », une de hautbois, et une grande variété de flûtes en bois), et surtout des gammes qu'il a répertoriées dans un ouvrage méthodique qui a édifié toute la jeune génération de saxophonistes : « Repository Of Scales And Melodie Patterns » (1981).


Les chorus de ce merveilleux conteur sont tous porteurs d'une histoire et d'une sensibilité. On le reconnaît à un son fourni et growlé, soutenu par une énorme colonne d'air, par un jeu staccato qui se déroule suivant un axe tension-détente, et par un sens de la nuance qui joue sur l'intonation, la hauteur et l'intensité des notes.

P.B. & C.G.
in Dictionnaire du jazz, p. 690-691.

Prayer To The East (1957), Yusef's Mood (1957) ; Planet Earth (C. Adderley, 1962) ; « The Complet Y. L. » (1968), Angel Eyes (1969), Suite Sixteen (1970), « The Gentle Giant » (1975), « Autophysiopsychic » (1978), « In Nigeria » (1984), The African American Epic Suite For Quintet And Orchestra (1993).

http://www.deezer.com/artist/64449
http://fr.wikipedia.org/wiki/Yusef_Lateef
Yusef Lateef, 1920-2013