Brève histoire de la chanson



La chanson : définition

  • oeuvre composée d'un texte et d'une musique indissociables l'un de l'autre
  • peut avoir des structures diverses (rondeaux , strophique , lied...)
  • peut appartenir à des genres musicaux différents (folklorique, variété, jazz...)
  • peut être chantée a cappella ou accompagnée par un ou plusieurs instruments, voire même par un orchestre
  • peut-être monodique ou polyphonique

—> La création d'une chanson nécessite généralement la complicité de deux artistes : le parolier et le compositeur. Leur travail se fait à leur gré, la mélodie naissant parfois du texte ou le texte de la mélodie, ou même les deux simultanément.

—> Intervient ensuite l'interprète (le chanteur ou la chanteuse) qui donnera vie à la création.

Certains réunissent les trois fonctions et sont donc nommés auteurs-compositeurs-interprètes.

Parfois, un quatrième musicien intervient : l'arrangeur, celui qui harmonise et donne la couleur particulière à la chanson par son orchestration.


Histoire de la chanson

Aujourd'hui, la chanson a plutôt une connotation populaire, mais cela n'a pas toujours était le cas au fils des siècles.

Au Moyen-Age (fin Vème à la fin du XVème siècle)

Fin du XIème siècle jusqu'au début XIVème siècle : apogée des chansons de troubadours et de trouvères.

Caractéristiques : monodie qui peut être accompagnée par un instrument (luth, vièle à archet...) / genres des textes très variés (badinage rustique/ évocation villageoise / débats politiques / chanson de croisade / chanson d'amour ou chant courtois) /

Les chansons de troubadours sont chantées en langue d'oc et les chansons de trouvères en langue d'oïl.

Ecoutes : Calenda Maia de RAMBAUT de VAQUEIRAS (1155-1207)
= chanson de troubadour par un voix d'homme accompagnée de vièles à archet :


Autre exemple : Sire Cuens j'ai viellé... de Colin Muset (XIIIème siècle)

Les troubadours et les trouvères sont souvent issus des couches nobles de la société, ce sont des chevaliers, des princes voire même des rois (ex. Richard Coeur de Lion).

Parallèlement aux chants de troubadours et de trouvères qui sont donc plutôt savants, se développe dans différentes régions de France la chanson traditionnelle ou folklorique (transmise surtout de façon orale et subissant donc de nombreuses transformations au cours des ans).


Fin du Moyen Age : XIVème et XVème siècle

La chanson savante devient polyphonique et de plus en plus complexe.
Au XVème siècle apparaît alors la chanson populaire (conçue pour le peuple et chantée par lui). Elle est souvent écrite sur une thème religieux que les gens du peuple entendent à la messe.

Ecoute : J'ai vu le loup, le renard, le lièvre
Chanson populaire écrite sur le thème du Dies Irae grégorien.


A la Renaissance : XVIème siècle

Grand essor de la chanson polyphonique à 4 voix mixtes (Clément JANEQUIN / Josquin des Prés...)

Ecoute : La bataille de Marignan de Clément JANEQUIN



Se développent en même temps la chanson accompagnée au luth, la chanson traditionnelle et la chanson populaire.

Du XVIIème siècle au XIXème siècle

La chanson est de plus en plus un art populaire. C'est le Pont-Neuf qui devient le lieu où se forment les chansons transmises au reste du pays par les colporteurs ou les compagnons.

Ce sont des complaintes criminelles, des romances, des chansonnettes grivoises et surtout des chansons politiques. Les chansonniers emploient le plus souvent des airs en vogue, voire des airs d'opéras, pour servir de support à leurs textes, c'est ce que l'on appelle des timbres ou des ponts-neufs.


Ecoute : La complainte de Mandrin
www.mandrin.org/la-complainte-de-mandrin.html

— dans la version polyphonique du poème Harmonique (style du XVIIème siècle)

— dans la version de MONTAND (XXème siècle)




La complainte de MandrinLa complainte de Mandrin est une chanson populaire issue d'un opéra de Favart, lui même emprunté à Rameau. L'auteur des paroles de la chanson de Mandrin est resté anonyme. Ce chant a été composé en 1733 pour l'opéra Hyppolite et Aricie. Il a été ensuite repris anonymement en 1755 sous le titre que l'on connaît aujourd'hui. Le texte de la chanson a également été publié en postface du livre intitulé Précis de la vie de Louis Mandrin.

Cette chanson est encore fréquemment apprise dans les écoles de la région Rhône-Alpes. A la mort de Mandrin, cette chanson s'est largement répandue notamment par le biais des colporteurs. La version que nous connaissons aujourd'hui est un peu postérieure à sa composition puisqu'elle date du XIXe siècle. De nombreux artistes en ont donné une interprétation.

Au XIXème siècle

Grande vogue de la chanson politique dont le chef de file est Pierre-Jean de BERANGER. On dénombre de nombreux chanteurs de rue mais aussi de café-concert.

Ecoute : Les cinq étages de P. J. de BERANGER par Germaine MONTERO (au programme du bac)



Au XXème siècle

Naissance du music-hall (qui prend la succession du café concert). Les chansons intègrent alors des rythmes issus du jazz.

Ecoute : Douce France de Charles TRENET


Il y a alors deux tendances : la tendance "variété" (chansons faciles, légères) et la tendance "chanson à texte" (chansons engagées).

La radio, la télévision et le disque ont fait beaucoup pour populariser la chanson en général.