cornet à bouquin




Instrument à vent, en bois ou en métal parfois, que caractérisent une perce conique, le jeu au moyen de trous et la production du son grâce aux vibrations des lèvres (c’est un instrument à embouchure), comme la trompette.
L’étymologie du mot : « cornet » vient de « corne » (à cause de sa forme et son origine animale) alors que le mot « bouquin » signifie la « bouche ». Il s’agit donc d’une corne dans laquelle on souffle.

Ses formes les plus anciennes remontent à la corne animale (buffle, bélier, chèvre, vache). L’olifant (défense d’éléphant) est aussi une des origines du cornet. Il en est de même pour le cor des Alpes qui s’en rapproche assez.
Des instruments de ce type sont attestés en Egypte vers 2000 avant Jésus-Christ. On le trouve aussi chez les Hébreux (cf. shofar). Il est difficile de situer son apparition au Moyen Age mais on sait que Machaut le cite au 14ème siècle dans son « Remède de Fortune » (« grand cornet d’Alemaigne », vers 3970). La grande période pour le cornet c’est la période baroque (le 17ème siècle plus particulièrement).

Le cornet à bouquin est courbe et mesure environ 60 cm de long. Il est taillé dans du poirier, de l’érable ou du noyer (c’est à dire des bois non exotiques), le morceau de bois étant coupé en deux sur toute la longueur et coupé à la forme de la perce lorsque les deux moitiés sont collées ensemble. On donne alors à l’extérieure un forme octogonale et on le recouvre de cuir noir pour le protéger des chocs et des intempéries. Le cornet est percé de 6 trous antérieurs (qui sont assez larges et assez espacés) et d’1 trou postérieur (pour le pouce). Il s’agissait d’un instrument très difficile à jouer car les trous n’assurent pas la stabilité des notes. Sa tessiture correspond à celle du violon.

Le cornet à bouquin a un son très particulier, un peu comme celui d’une trompette ou d’un petit cor dont on joue doucement, mais avec une articulation des notes ou des phrases qui suggère la voix de soprano. Le cornet était souvent associé au trombones (saqueboutes) dans les formations instrumentales.

Il existe même une famille de cornet : le cornettino (soprano de cornet à bouquin : une quarte ou une quinte au-dessus du cornet), le cornet à bouquin, le cornone (ténor de cornet, plus gros avec une forme de S allongé et sonne une octave en dessous du soprano, il est moins utilisé) et le serpent (c’est la basse de la famille dont l’existence fut plus longue nommé ainsi en raison de sa forme sinueuse).

Il existe aussi le cornet droit ou cornet muet qui a une sonorité plus voilée, moins brillante que celle du cornet recourbé mais plus douce, un peu comme celle du cor. Il n’est pas recouvert de cuir. Cet instrument était relativement rare.

Le cornet à bouquin à été très utilisé (par Monteverdi, Schütz, Gabrieli, …).
Les trompettes vont supplanter le cornet à bouquin à l’époque baroque tardive (avec Bach), ce dernier disparaîtra à la fin du 18ème siècle.