Le jazz avant 1960


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Y a-t-il quelque chose à comprendre au jazz ?


Il y a des caractéristiques :

Hot-intonation ; il s’agit des “dirty tones” (notes sales), chargées d’émotion, employées aussi bien par la voix que les instruments, avec glissés, poussés, vibrato, tremblements, soupirs, silences, bruissements, etc. les instruments imitent la voix chantée (singing horns).
Blue-notes ; la tierce et la septième alternent entre majeur et mineur, produisant des changements de couleurs plutôt que de mode, en particulier dans le blues.
Off-beat ; ce sont tous les écarts par rapport à la battue (beat) régulière, de la syncope qui peut-être notée jusqu’au retards et aux ralentissements les plus subtils. c’est l’Off-beat qui crée le “drive” et le “swing” caractéristiques du jazz.
Altérations ; le jazz emploie toutes les couleurs les plus riches de l’harmonie fonctionnelle, avec des influences post-romantiques et impressionnistes, jusqu’aux altérations ascendantes et descendantes simultanée de la quinte.
Principe du “call-and-response” ; alternance, suivant le modèle africain, d’appels (call, statement) d’un chanteur et de réponses (response, refrain) du chœur, qui se chevauchent souvent (parfois avec des textes différents), réponse du piano, du trombone, etc.
Improvisation ; c’est seulement la perfection exigée pour les enregistrements qui suscite des arrangements et des compositions écrites.


Polyphonie ; les instruments mélodiques varient et ornent la mélodie, chacun suivant sa tessiture, son mode de jeu, son tempérament, donnant naissance à une hétérophonie et une polyphonie apparente.



Les styles


Le blues

Le blues (blue devils) est l’expression mélancolique de la détresse des esclaves noirs et la source du jazz, du blues paysan des origines jusqu’à aujourd’hui, en passant par le blues classique des villes. Le blues moderne, souvent purement instrumental, ne s’en tient ni à la structure classique ni au tempo lent.







Le Dixieland

Le Dixieland est la première imitation du jazz de la Nouvelle-Orléans par des musiciens blancs (Dixiland désignait au XIXe siècle les états du Sud des États-Unis).
Formations célèbres : Reliance Brass Band (1892/93) et Ragtime-Band (1898), dirigé par Jack “Papa” Laine ; Original Dixieland Jazz Band (1914), qui a beaucoup contribué à la diffusion du jazz (1er disque en 1917).


Chicago (1920/1930)

En 1917, après la fermeture du quartier de Storyville à la Nouvelle-Orléans, beaucoup de musiciens gagnent Chicago, Noirs et Blancs jouent ensemble. le style Chicago, marqué par la “hot-intonation” est illustré par des virtuoses comme King Oliver, Louis Armstrong, Jelly Roll Morton.
Formations les plus célèbres : King Oliver’s Creole jazz Band, avec L. Armtrong (1923) ; L. Armstrong and his Hot Five (1925) et Hot Seven (1927) ; Jelly Roll Morton’s red Hot peppers (1926).

Muskrat ramble d’Armstrong (enregistré à Chicago le 26/2/1926) emploie 2 chorus différents. La pièce tout entière est composée de 7 chorus (3 fois le chorus 1, 4 fois le chorus 2), 2 improvisations collectives encadrant 3 improvisations solistes.


Swing (1930-40)

La capitale du swing est New-York, où la petite formation de soliste se développe en “big band”, pour lequel le spectacle est un élément essentiel. l’ancienne section mélodique est subdivisée : le pupitre des cuivres (brass section) en 4, le saxo en famille instrumentale avec la clarinette (reed section), les deux groupes ayant un chef de pupitre (lead, pour les solos) et des accompagnateurs (front line, side men). La section rythmique comporte davantage de percussions.





Bebop (1940-50)

Les principaux musiciens sont Charlie Parker (saxo alto), Dizzy Gillespie (trompette), Thelonius Monk (piano). Le bebop marque aussi les solos des big bands ; après 1950 il évolue vers le hardbop.


Cool jazz (1950-60)

Aux excentricités du bebop, le cool jazz oppose vers 1950 une musique de chambre raffinée : avec son jeu legato, ses mouvements linéaires sans accents marqués, son tissu contrapuntique, ses imitations, il s’ouvre à la tradition musicale européenne.
Musiciens : Lester Young, Gerry Mulligan et son quartet, Lennie Tristano, Miles Davis. Le Modern Jazz Quartett avec John Lewis imite entre autres la polyphonie de Bach.


Free Jazz (1960-70)

Avec le titre-manifeste d’O. Coleman, le jazz fait un dernier pas en direction de la musique moderne (post-sérialisme), en se libérant des conventions du jazz comme le beat, le chorus, l’harmonie tonale. Le Rythm’n’Blues permet au free jazz de renouer au milieu des années 60 avec le blues.
Musiciens : Ornette Coleman, John Coltrane, Cecile Taylor.

Electric jazz (1970-80)

À partir de 1970 environ, le jazz utilise de plus en plus l’électronique sous l’influence du rock.




Voir en ligne : Une étude très documentée et très riche sur le Jazz, par Dylan Cotton