Ensemble typique arabe : le takht



Le TAKHT (en arabe "lit", ou "estrade") est l’orchestre arabe traditionnel de musique savante : sa dénomination rappelle que les musiciens, autrefois, prenaient place sur des divans lorsqu’ils étaient invités dans les palais des califes et des sultans. Le takht classique remonte à la période antéislamique : bien que d’effectif et de composition variables, il comprend le plus généralement le luth OUD, la cithare QANOUN, une ou deux KAMANJEH, plus rarement la flûte NAY, et quelques instruments à percussion tels que le RIQ (ou TAR) – tambour sur cadre de haute virtuosité, conducteur rythmique de l’orchestre –, occasionnellement les petites timbales NAQQARÂT (ou DARABOUKKA).



Cette formation se rencontre au Proche-Orient (Syrie, Liban, Égypte) ; en Irak, l’ensemble DJALGHI – qui dérive du takht et se produit aujourd’hui encore à Bagdad – comporte la cithare SANTUR, la vièle à pique DJOZE, ainsi que les percussions TABLAH (ou DOUNNAK) et DAFF (équivalent du Riq) ; il exclut le luth. Un chanteur et un groupe choral, accompagnés de ces instruments, interprètent le répertoire de l’authentique « Maqâm al-Iraqi ».
En Tunisie, enfin, l’ensemble AOUADAH comprend seulement un oud, un qanoun, une daraboukka et un tar ; ces instruments jouent en solistes hétérophoniquement – à une ou plusieurs octaves d’intervalle ; ils soutiennent également un chanteur ou une chanteuse dans l’exécution des formes vocales.