Music of China, Vol. 1 (The Deben Bhattacharya Collection)


THE DEBEN BHATTACHARYA COLLECTION
MUSIC OF CHINA
Volume 1
Silk stringed instruments / Instruments à cordes de soie
Chinese storytelling with music / Ballades avec accompagnement musical

INTRODUCTION

Le domaine de prédilection Deben Bhattacharya est la collection, le tournage et l’enregistrement de la musique folklorique, la chanson, la danse ainsi que la musique classique en Asie et en Europe. Depuis 1955, il a réalisé des films éducatifs, des documentaires, des disques, des brochures, des émissions radiophoniques et des concerts en direct relatifs à ses recherches. Il a également édité des traductions de la poésie médiévale de l’Inde. Entre 1967 et 1974, il a produit des films éducatifs, des disques, des brochures et des concerts pour des écoles et des universités en Suède, sponsorisé par l’institut d’état de la musique édu­cative: Rikskonsorter. Ses travaux ont également consisté en documentaires pour la télévision ainsi que des émissions sur le folklore, les tra­ditions... pour : • British Broadcasting Corporation, Londres • Svorigos Radio, Stockholm • Norsk Rikskringkasting, Oslo • B.R.T. - 3, Bruxelles • Filmes ARGO (Decca), Londres • Seabourne Enterprise Ltd., R.U. • D’autres stations de radio en Asie et en Europe.Deben Bhattacharya a réalisé plus de 130 disques de musique folklorique et classique, enregistrés dans près de trente pays en Asie et en Europe. Ces disques sont sortis sous les étiquettes suivantes : •Philips, Baarn, Hollande • ARGO (Decca), Londres • HMV & Columbia, Londres • Angel Records & Westminster Records, New York • OCORA, Disque BAM, Disque AZ, Contrepoint, Paris • Supraphone, Prague • HMV, Calcutta • Nippon Records, Tokyo.Deben Bhattacharya est également l’auteur de livres de traduction de la poésie médiévale indienne. Ces ouvrages ont été préparés pour la série de l’UNESCO, East-West Major Works, publiés simultanément en Angleterre et les Etats-Unis par G. Allen & Unwin, Londres, et par le Grove Press, New York, et par Hind Pocket Books, New Delhi. Les titres comprennent : • Love Songs of Vidyapati • Love Songs of Chandidas • The Mirror of the Sky: songs of the bards of Bengal • Songs of Krishna.Deben Bhattacharya fait paraître en 1997, une collection de coffrets thématiques chez Frémeaux & Associés, regroupant ses meilleurs enregistrements de Musique du Monde et dotés de livrets qui constituent un appareil critique de documentation incomparable.


AVANT-PROPOS

Au cours des années 1983 et 1984, j’ai eu l’occasion de voyager dans de nombreuses régions de la Chine, d’abord du nord-est au sud-est, puis du nord-ouest au sud-ouest. Chaque fois, après des recherches préliminaires, j’ai été accompagné par une équipe de tournage. J’ai passé environ cinq mois à enregistrer, filmer et photographier des représen­tations artistiques chinoises. Nos recherches allaient de la musique ins­trumentale à l’opéra, des ballades accompagnées de musique dans des villages à la musique de minorités nationales, telles que celle des Ouïgour le long de la Route de la Soie. Nous avons également enregistré des cours de musique et de danse destinés aux enfants. L’histoire des arts du spectacle en Chine est sans doute déjà longue de quatre mille ans. Elle comprend trois sortes de musique clairement délimitées: musique rituelle, opéra et musique populaire. La musique rituelle a toujours fait partie intégrante des cérémonies religieuses dans les temples, et des cérémonies laïques à la cour impériale et dans les palais de la noblesse. La deuxième sorte de musique, étant associée au théâtre, a joui le plus souvent d’une audience populaire, tout en se développant souvent sous le patronage de la cour. La musique orchestrale et celle de l’opéra appar­tiennent à cette catégorie. La musique populaire traditionnelle des campagnes, comme ailleurs dans le monde, témoigne des coutumes linguistiques et culturelles d’une région; elle est simple et rythmée, à la différence de la musique disciplinée et organisée selon des principes mathé­matiques qui a évolué à l’ombre de la cour et des temples. La musique traditionnelle chinoise suit une échelle pentatonique à laquelle sont venus s’ajouter deux demi-tons vers 600 avant J-C. Elle est avant tout mélodique dans sa forme. Puisqu’il s’agit d’une langue à tons, elle est étroitement liée aux variations tonales, qui guident l’art de la mélodie. Durant la longue histoire de cette musique, certains souverains ont créé des orchestres comportant des caractéristiques spéciales, comme par exemple celui qui n’était composée que de musiciennes. Durant la dynastie Zhou, qui a régné de 1066 à 221 avant J-C, existait un Bureau de la musique chargé de fournir de la musique hautement sophistiquée destinée aux cérémonies séculières de la cour impériale. Le YI jing, écrit bien longtemps avant Confucius, le grand sage du VIe siècle avant J-C, nous apprend que “rien ne vaut la musique pour réformer les mœurs et coutumes du peuple.” Les empereurs et gouvernants chinois ont repris cet axiome de sagesse. La musique tenait une place importante dans les cours des souverains et dans l’administration de l’Etat. Elle faisait partie intégrante du système éducatif dans la formation religieuse aussi bien que laïque. Cette tradition fut main­tenue et aujourd’hui encore est utilisée à plein par les autorités communistes chinoises.
DEBEN BHATTACHARYA

LES INSTRUMENTS A CORDES


CD n° 1

Le qin (aussi appelé guqin), connu comme l’instrument des lettrés, remon­terait à plus de deux mille ans. A l’origine, il avait cinq cordes; il en a maintenant d’habitude sept, le plus souvent en soie, mais à présent parfois combinées avec des cordes de métal. Ses cordes sont de diamètres différents, mais de longueurs égales. L’instrument est posé à plat en face du musicien. Celui-ci pince les cordes avec le pouce, l’index et le majeur de sa main droite, on fait glisser son index sur une corde tout en contrôlant la hauteur avec les doigts de sa main gauche. Un autre type de cithare aux cordes en soie, allongé comme le qin, mais beaucoup plus grand, est appelé le guzheng; il a près de 150 centimètres de long. La caisse de résonance est faite de minces planchettes en bois. Sa surface inférieure est plate et comporte une ouverture pour laisser passer le son; sur la surface supérieure, légèrement bombée, sont tendues seize cordes en soie par-dessus des chevalets mobiles en bois dur. Les cordes sont divisées en deux séries de huit: la série la plus éloignée du musicien joue les notes basses et ses cordes sont épaisses, celle qui est du côté du musicien ayant des cordes plus fines. L’instrument est posé à plat devant celui qui en joue. Comme pour le qin, les cordes du guzheng sont pincées avec le pouce, l’index et le majeur de la main droite, tandis que le majeur de la main gauche en appuyant sur les cordes à gauche des chevalets mobiles entraîne des vibratos et des glissements de tons. Outre ces deux cithares aux cordes en soie, certains orchestres traditionnels emploient des luths aux cordes en soie, comme le luth piriforme à quatre cordes (pipa), le luth au long manche et à trois cordes (sanxian), ou encore les vièles aux cordes frottées dont l’archet passe entre les cordes, la flûte en bambou (di), le cymbalum aux cordes en métal (yangqin), des instruments à percussion, gongs et tambours. Malgré une riche variété d’instruments dans les orchestres, la cithare, jouée la plupart du temps en solo, tient une place très importante en musique chinoise:
Je n’ai pas apprécié la tristesse de sa musique
Quand j’ai entendu la cithare en cette soirée de printemps.
J’étais si jeune alors.
Maintenant que l’âge a enneigé ma tête,
Joue encore pour moi, je t’en prie, jusqu’à l’aube.
(Bo Juyi, 772-846)

1. Fleurs cramoisies de pêcher (pi tao hua): titre pittoresque d’un morceau pour orchestre d’instruments à cordes de Suzhou, sur la basse vallée du Yangtsé. Il est joué par les membres de la Troupe d’opéra de Suzhou dirigée par Zhou Jiayuan. L’orchestre est composé de trois luths à trois cordes au long manche (sanxian), d’un choix de vièles (erhu, zanghu et banhu), du luth piriforme (pipa), de la flûte traversière en bambou (di), du cymbalum (yangqin), du tambour à deux peaux en forme de tonneau (tanggu), du tambour à une peau (danpigu) et des cliquettes en bois (ban). Enregistrement à Suzhou en juillet 1983. Durée: 11 mn 30.

2. En marchant dans la rue (xing jie) est le titre imagé de ce morceau pour or­chestre joué, comme le n°1, par la Troupe d’opéra de Suzhou. L’orchestre comprend les mêmes instruments que pour le précédent morceau à l’exception du tambour tanggu et de la vièle banhu. Durée: 5 mn 45.

3. Une nuit au bord de l’eau au prin­temps: morceau de musique orchestrale du sud de la Chine pour instruments à cordes joué par les employés de l’Atelier de fabrication d’instruments de musique de Suzhou N°1. L’orchestre comprend les instruments à cordes habituelles, luth piriforme, choix de luths et vièles comme plus haut, avec en outre une paire de flûtes droites. La particularité de cet ensemble est de donner le rythme, non plus par des cliquettes en bois, mais avec un tambour en bois en forme de gros grelot, appelé muyu. Enregistré à Suzhou en juillet 1983. Durée: 12 mn 20.

4. Bambous pourpres: morceau or­chestral du sud de la Chine joué par le même ensemble et avec les mêmes instruments que le morceau précédent. Durée: 2 mn 15.

5. Le Pêcheur: morceau de musique du sud de la Chine joué par le même en­semble que les deux morceaux précédents, avec plusieurs luths à long manche, luth piriforme et vièle erhu conduits par une flûte droite (bawu) jouée par Jia Yaolian. Le rythme est donné ici par un triangle. Durée: 4 mn 40.

6. Fleurs sur les deux rives de la ri­vière sous le clair de lune au prin­temps: mélodie populaire régionale jouée par le même ensemble et avec les mêmes ins­truments que le morceau n°3. Enre­gistrement fait avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film en novembre 1983. Durée: 8mn45.

7. Fleurs de prunus: ce morceau pour cithare à sept cordes (qin) est basé sur une mélodie populaire de la région de Suzhou et il est joué ici par le professeur Xie Han. (Sur cet instrument, cf. supra.) Enregistrement fait avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film en novembre 1983. Durée: 4 mn 30.

8. Retour des bateaux de pêche au crépuscule: ce morceau, également basé sur une mélodie populaire de Suzhou, est joué par Liu Jin sur la cithare à seize cordes avec chevalets (guzheng). (Sur cet instrument, cf. supra.) Enregistrement fait à Suzhou avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film en novembre 1983. Durée: 3 mn.

LES BALLADES AVEC ACCOMPAGNEMENT MUSICAL

CD n° 2

Raconter des histoires est un besoin général qui ne nécessite ni scène spéciale, ni large public. Le bord du lit de la grand-mère ou une table à la maison ou au café suffit pour se lancer dans cette forme d’expression si ancienne et si fonda­mentale, où vérité et faits inventés sont étroitement mêlés. Seuls sont nécessaires une bonne mémoire et un esprit inventif capable d’émoustiller des oreilles curieuses.Mais les Chinois ont développé ce genre en un élément essentiel des arts du spectacle. Des histoires vieilles de plusieurs siècles, telles que celle des “Sœurs Chanteuses”, apparue sous la dynastie Yuan (XIIIe-XIVe siècles), continuent à être racontées avec des parties parlées et des parties chantées avec accompagnement musical. De nombreuses familles étant parties en exode pour échapper aux ravages de la guerre, deux jeunes femmes se rencontrèrent par hasard et se lièrent d’amitié. Elles se mirent à chanter ensemble pour gagner leur vie comme musiciennes itinérantes et devinrent connues sous le nom des “Sœurs Chanteuses”. Un jour, en bavardant, une des jeunes filles s’aperçut que l’autre était la fiancée de son frère. Que ce soit dans les opéras classiques ou dans les chansons populaires, les liens familiaux et la loyauté tiennent une grande place en Chine. Comme beaucoup de ces récits chinois ont une fin morale, c’est tout bénéfice pour les bureaux officiels de la culture chargés de la propagande politique.
Puisqu’il y a des chanteurs de ballades et des conteurs itinérants payés par l’Etat, des groupes d’artistes spécialement formés peuvent être envoyés à tout instant dans n’importe quelle partie du pays pour chanter lors de réunions politiques. Les récits sont historiques, mais revus suivant les besoins du moment, comme celui d’une certaine demoiselle Zhang Haidi qui a sacrifié sa vie et qui devint paralysée pour avoir trop travaillé pour le Parti.Pendant la longue période de la Révolution Culturelle, la plupart des formes des arts du spectacle furent sauvagement réprimées pour laisser place à la propagande politique. Les artistes disparurent de la circulation. Ils furent éclipsés pendant ces terribles années incertaines; et c’est seulement vers le début des années 80 qu’ils recommencèrent à faire surface, sans aucun doute avec le consentement des Bureaux de la culture.La ville de Suzhou a une école de conteurs et de chanteurs de ballades (artistes de pingtan). Conformément à la formation orale traditionnelle de père en fils ou de maître à disciple, cette école continue les mêmes méthodes d’enseignement basées sur la pratique et la répétition. En 1983, quand j’ai visité cette école pour la première fois afin d’enregistrer et de choisir des matériaux pour le film, il y avait à peu près trente-cinq élèves qui suivaient l’entraînement pour devenir professionnels. Ils avaient des cours pour apprendre à jouer du luth piriforme (pipa), du luth à trois cordes et long manche (sanxian) et d’autres instruments adaptés aux ballades anciennes et modernes. Des cours sur l’utilisation et le contrôle de la voix et des expressions du visage faisaient également partie du curriculum, à côté d’un entraînement dans l’art du conteur. Après trois ans de formation rigoureuse, les élèves étaient envoyés donner des représentations, d’abord dans des villages, puis dans les villes en tant qu’employés de Bureaux de la culture. Les six premiers morceaux sur ce CD furent joués par les professeurs et élèves de cette école de Suzhou. Le morceau n° 7, une longue histoire de querelles entre belles-familles, vient de la ville plus au sud de Hangzhou. Le dernier morceau, intitulé le Roi des singes, épisode du célèbre roman le Voyage en occident, provient de Huhuhot, capitale de la province de Mongolie Intérieure, située tout à fait au nord. On y entendra un style et une élocution totalement différents de la façon méri­dionale de présenter un récit.

SUZHOU


1. Zhejuan soupire à minuit. C’est un épisode du grand roman classique chinois Rêves au pavillon rouge. La chanteuse est Guo Shanghong, qui joue aussi du pipa. Elle est accompagnée au sanxian par Li Qinghao. Le pipa ou luth piriforme remonte à plus de deux mille ans et il occupe une place unique parmi les instruments à cordes pincées chinois. Grâce à sa technique dans la façon de jouer, il peut s’adapter à différentes exigences et ainsi sert fréquemment en solo, dans les orchestres, pour accom­pagner l’opéra aussi bien que pour les simples chansons et danses villageoises ainsi que pour les ballades. Sa caisse de résonance en forme de demi-poire est faite en bois; elle comporte de dix-neuf à vingt-six chevalets en bambou collés sur sa large surface ovale et ventrue à l’arrière se terminant en un manche court. Ses quatre cordes, en soie ou en acier, sont pincées avec les doigts auxquels on a fixé de faux ongles qui forment plectre. Le sanxian qui l’accompagne, luth au long manche, a une petite caisse de résonance rectangulaire aux angles arrondis et comporte trois cordes. L’héroïne de cette ballade est Zhejuan, servante de Lin Daiyu, un des principaux personnages du roman. Lin Daiyu est amoureuse de son cousin Jia Baoyu, fils unique d’une riche famille. La grand-mère du jeune homme est opposée à leur union à cause de la santé délicate de la jeune fille. Désespérée, Lin Daiyu tombe malade et meurt. En rassemblant les affaires personnelles de Lin Daiyu un soir à minuit, sa servante, Zhejuan, soupire de tristesse. Enregistrement fait à l’école de conteurs et chanteurs de ballades de Suzhou le 30 juillet 1983. Durée: 4 mn 20.

2. Une note d’amour: voix et pipa de Ruo Baisha, accompagnée au sanxian par Li Liqing et au second pipa par Yuan Jianfen. L’histoire est celle d’un couple d’amoureux, tous deux trop timides pour exprimer leurs sentiments et se livrer l’un à l’autre. Finalement ils parviennent par des voies détournées à se déclarer leur amour. Autres caractéristiques semblables au morceau précédent. Durée: 3 mn 35.

3. Retrouvailles avec sa mère: ballade chantée par Yang Hong, qui s’accompagne au sanxian. Pipa d’accompagnement: Yuan Jianfen. L’histoire est celle d’une jeune fille abandonnée par sa mère dans la cam­pagne à la suite d’une guerre et qui entre dans un monastère voisin. Des années plus tard, un jour de pluie, elle tombe par hasard sur une vieille femme venue s’abriter du mauvais temps dans le monastère et reconnaît que c’est sa mère qu’elle avait perdue de vue depuis long­temps. Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 4mn15.

4. Cri d’adieu: ballade chantée par Wei Jingeng, qui s’accompagne au sanxian. Voix d’accompagnement et pipa: Shu Ming. L’histoire est celle de Liang Shanbo et Zhu Yingtai: Zhu Yingtai, jeune fille de grande famille, se déguise en garçon pour pouvoir aller étudier dans une école, où elle tombe amoureuse d’un garçon de famille pauvre, Liang Shanbo. Mais le père de la jeune fille l’ayant déjà fiancée à quelqu’un d’autre, refuse leur union. Liang Shanbo en meurt de chagrin. La jeune fille, avant son mariage, va rendre une dernière visite à la tombe de celui qu’elle aime, quand le tonnerre ouvre la fosse: elle s’y jette et rejoint son amoureux dans la mort. On a pu ensuite voir s’ébattre au-dessus d’eux un couple de papillons, incarnations de leurs esprits Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 4 mn 15.

5. Episode de l’opéra classique le Pavillon de l’aile ouest. Voix et sanxian: Zhang Jin. Pipa d’accompagnement: Fang Ning. L’histoire évoque Yingying, jeune fille qui est tombée amoureuse d’un jeune lettré et qui, trop timide pour lui rendre visite et lui exprimer ses sentiments, joue de la cithare à sept cordes (qin) chaque fois qu’il passe devant sa fenêtre pour lui traduire son amour à travers la musique. Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 6 mn 30.

6. Joyeuse histoire d’amour: Voix de Qian Hongshu, qui s’accompagne au sanxian. Pipa d’accompagnement: Chen Yingzhu. Dans cette histoire amusante, Ping Li surprend sur la place du marché son frère en compagnie de son amie Lin. Elle taquine son amie, mais sans lui dire que son amoureux est son frère; et en même temps lui fait comprendre que celui qu’elle aime n’est autre que le frère de Lin. Les deux jeunes filles finalement se ré­jouissent de devenir doublement belle-sœurs. Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 13mn05.

RÉGION DE HANGZHOU

7. Querelles de belles-familles: Bal­lade sur la mélodie Lian hua lo racontée et chantée par Zhao Hai. Instruments: luth piriforme (pipa) joué par Wang Jiabao, vièle à quatre cordes (sihu) par Sheng Ji. Outre les instruments à cordes, cliquettes en bois (ban) et tambour (danpigu) joués par Wang Jiabao. L’histoire évoque les conflits entre belle-mère et belle-fille: chaque fois qu’une jeune femme voulait aller rendre visite à sa famille, sa belle-mère s’y opposait tant qu’elle n’aurait pas donner naissance à un garçon, bien qu’elle eût déjà une fille. Finalement, elle eut un fils et put partir voir ses parents pour y découvrir que sa mère et sa belle-sœur avaient le même genre de problèmes. Enregistrement à Meijiawu, près de Hangzhou, village vieux de six cents ans où résident trois cent quarante familles et qui est connu pour sa production de thé. Enregistrement avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film dans ce village en octobre 1983. Durée: 11 mn 15.

MONGOLIE INTÉRIEURE

8. Le Roi des singes: épisode du roman classique le Voyage en occident. Réci­tation avec accompagnement de vièle à quatre cordes et long manche (sihu) par Gawa. Cet art traditionnel de conteur-chanteur remonterait à trois siècles et il est encore très populaire parmi les bergers de Mongolie. L’histoire raconte le voyage du bonze de la dynastie Tang, Tripitaka, pour aller chercher des soutras en Inde. Il est accompagné par le Roi des singes, em­blème de sagesse et capable de surmonter tous les obstacles, ainsi que par le Cochon aux Huit Vœux, stupide, gourmand et coureur, mais toujours dévoué, et par le Bonze des Sables, ancien esprit d’une rivière, modèle de droiture. Enre­gis­trement fait à Huhuhot le 11 juillet 1983. Durée: 8 mn 45.

ENREGISTREMENTS, PHOTOGRAPHIES ET TEXTE: DEBEN BHATTACHARYA
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1997.
Remerciements à Maggie Doherty, Patrick Colléony, Suri Gopalan.