Musiques traditionnelles d'Ukraine




Sillonner les différentes régions de l’Ukraine afin d’y rechercher la tradition encore vivante de la musique populaire, c’est aboutir à un double constat. D’une part, ce pays a développé une individualité spécifique au sein de la culture musicale des Slaves de l'Est. Différents aspects de la musique populaire ukrainienne ne trouvent pas de correspondant ailleurs : la tradition instrumentale de la bandoura et de la lyra, le chant appelé douma et certains styles de chants polyphoniques en sont des exemples représentatifs.
D’autre part, il est clair que l'Ukraine n’est pas une zone géographique isolée. Des influences extérieures sont souvent fort sensibles et s’infiltrent parfois très loin dans le plat pays.

Ainsi, il apparaît dans la musique instrumentale des Carpathes et des régions avoisinantes, un nombre assez important d’éléments moldavo-roumains. Dans l’Ouest, on décèle également dans la musique de danse, une relation avec les traditions slovaques et hongroises, par exemple la rythmique syncopée et la répétition du thème à la quinte. Des spécialistes signalent même la présence d’éléments turcs ou tatars, tels que les intervalles de seconde augmentée dans les douma et d’autres formes de chants.
Enfin, il ne faut certainement pas dissimuler ni sous-estimer l’influence des cultures musicales polonaises et, surtout, russes. C’est dans l’Est et dans la région de Poltava, à notre avis, que cette dernière s'est le plus manifestée. Mais la richesse du répertoire folklorique de l’Ukraine est telle qu'elle influença à son tour bon nombre de compositeurs qui utilisèrent des mélodies traditionnelles dans leurs thèmes : Beethoven dans ses Quartets Razoumovsky . Tchaïkovsky dans sa Seconde Symphonie et dans le troisième mouvement de son Concerto pourpiano en si bémol, Moussorgsky dans son opéra La Foire de Sorotchyntsi. pour ne citer que les plus connus.
Afin de pouvoir mieux apprécier la spécificité de la musique populaire - comme de la culture populaire ukrainienne en général - on doit tenir compte du passé mouvementé de cette ex-république soviétique. Différentes zones y ont été, au cours des siècles, soumises à des occupations étrangères. Il y a eu les invasions tarares depuis le XIIIe siècle, et plus tard la domination polono-lithuanienne sur une grande partie du pays. On ne doit pas oublier non plus la présence turque dans le Sud. Au cours du XVIIe siècle, on a fait appel aux Tsars de Russie pour résister aux menaces polonaises et turques qui subsistaient encore. Dès lors, l’influence culturelle et politique de l’immense empire russe était irrévocable. Ce processus historique n’a eu que trop souvent tendance à étouffer la culture populaire originale. La situation ne s’est pas améliorée lorsque plus tard le pays a été absorbé dans un empire soviétique qui ne voyait guère de salut que dans l’uniformité. La force de la spécificité ukrainienne doit donc avoir été considérable pour survivre à tout cela.
Ce sont là des données qu’il ne faut pas oublier lorsqu’on écoute nos enregistrements.
L’amateur de musique attentif ressentira comme nous, sans aucun doute, comment certains éléments étrangers ont été artistiquement décomposés et assimilés dans la tradition spécifique ukrainienne.

Les enregistrements présentés ici à l’auditeur donnent un tableau relativement correct de la musique populaire ukrainienne actuelle. Le programme du premier compact permet d’entendre des échantillons de la magnifique tradition polyphonique de la région de la Steppe, au nord de Kirovograd. mais aussi des exemples du style de chant plus archaïque. La tradition de la polyphonie est menacée d’extinction. Une série d’associations s’efforcent au maximum de sauver et de diffuser cette précieuse parcelle de la culture populaire. C'est pourquoi nous avons retenu quelques enregistrements du groupe Hilka de Kirovograd. qui s’attache à étudier et à interpréter les styles traditionnels de chant.
En provenance des Carpathes. et plus précisément du domaine culturel des Houtsoules, aux environs de Kosiv, nous entendrons un répertoire et un choix d’instruments encore en usage aujourd’hui. Pour finir, quelques mélodies de la Podolie occidentale et de la Boïkivchtchéna donnent un tableau représentatif des petits ensembles de cette région, appelés Iroïsta mouzyka (signifiant à l’origine musique à trois)

Sur le deuxième compact (qui sera prochainement proposé au public) sont rassemblés, entre autres, des chants à plusieurs voix et de la musique instrumentale de Polésie et de Poltava (violon, petit accordéon et tambourin), différents chants (entre autres des douma) qui sont accompagnés à la lyra (vielle à roue), à la bandoura et à la kobza, ainsi qu'une série d’enregistrements de l’ensemble vocal Drévo, sous la direction d’Eugène Yefremov, avec, entre autres, les voix splendides d’Hanna Koropnytchenko et d’Irina Klimenko.

LA TRADITION VOCALE

Tout comme l’art populaire ukrainien en général, la tradition vocale présente une très grande diversité. Le thème, le style littéraire et les structures rythmiques et mélodiques sont des indices qui permettent de déterminer la provenance, l'ancienneté et les niveaux de développement des chants. Les formes les plus anciennes sont le mieux préservées en Polésie (les zones boisées du Nord) et dans les Carpathes.
Dans ce premier compact, on trouvera des exemples représentatifs de chants rituels homophones (une seule voix) de la culture houtsoule. dans les Carpathes : le Noël (n°18) et le chant de mariage (n°23).
Une tradition présente en de nombreux endroits de la campagne ukrainienne est la forme de chant appelée hétérophone. dans laquelle certains passages sont constitués d'une polyphonie archaïque. En plusieurs endroits aux environs de Kirovograd, Cherkassy, Pol­tava et Kiev, une voix de fausset qui chante la mélodie principale à l’octave supérieure vient s’y adjoindre : les chants de mariage n°6 et 7 en sont de bons exemples.
Les chants qui laissent assurément la plus forte impression sont ceux qui utilisent une polyphonie développée. L’origine de ce style de chant se situe fort probablement au XVIIè siècle, mais l'évolution s'en est poursuivie jusqu’au XXe siècle. Les chants polyphoniques sont avant tout répandus dans la région de Poltava, Kiev. Kharkov, Cherkassy, Ki­rovograd, Rivne et les environs du Dniepr. Quoique la polyphonie apparaisse dans différents types de chants, elle est malgré tout spécifique aux chants lyriques. En outre, dans ce style polyphonique développé, on découvre le plus souvent, à côté de la mélodie principale, une improvisation dans l'aigu due à un soliste. La mélodie proprement dite se trouve généralement dans les voix plus graves et est exécutée par le groupe, tandis que la voix aiguë est chantée en solo (mais sans fausset). Dans la composition verticale de cette polyphonie, on distingue différents intervalles, parmi lesquels les tierces, quintes, sixtes et octaves sont le mieux représentées. Des tierces parallèles interviennent fréquemment et, dans les cadences finales, la mélodie principale et la voix aiguë du soliste se ter­ minent presque toujours à l’octave (tandis que dans les exemples hétérophones elles se fondent à l’unisson).
On reconnaîtra des exemples représentatifs de tradition polyphonique développée dans les chants qui ont été enregistrés au kolkhoze de Nova Praha, dans la région de la Step­pe, près de Kirovograd (n°l à 4. 8 et 9).


LES INSTRUMENTS UTILISÉS

Floyar

Flûte dont le tuyau est ouvert aux deux extrémités. On souffle dans l'orifice supé­ rieur qui est taillé en forme de cône tronqué (type de nay). Le spécimen dont joue Mykhaïlo Tafiïtchouk est constitué d’un tuyau de fer blanc (L 46 cm; Ø intérieur 15 mm) muni de six trous.
Depuis un certain temps, les types locaux de flûtes sont souvent fabriqués à partir de tubes métalliques ; cela permet aux joueurs de les construire eux-mêmes.

Sopilka

Flûte à conduit et à perce cylindrique. L'instrument joué par Mykhaïlo est construit d'un tube de laiton (L 25 cm. o intérieur 16.5 mm) muni de cinq trous. Le bloc est en bois et le biseau se trouve à l’arrière. Le spécimen employé par Youriï. le fils, est égale­ ment fait d’un tube de laiton (L 40cm.  Ø intérieur 18.5 mm). Cet instrument possède six trous (à Lavant). Dans les Carpathes, ce type de flûte à bec est fréquemment appelé dentsivka.

Trembita

Cor alpestre qui peut atteindre trois mètres de longueur ou plus. Il est fait d’un tronc coupé dans la longueur et dont les deux parties sont évidées et maintenues ensembles à Laide de bandes d’écorce enroulées en spirale. Ce cor est principalement employé par les bergers Houtsoules pour transmettre des signaux et parfois aussi pour accompagner les Noëls et les enterrements. Dans notre enregistrement, on entend la trembita en compagnie d'un trio de cors en bois, appelés rib, qui peuvent atteindre une longueur de 60 à 70 cm.

Douda

Ce type de cornemuse des Carpathes possède un double tuyau : deux canaux cylindriques (0 6 à 6,5 mm) creusés parallèlement dans un bloc de bois d’environ 17 cm de long et taille de manière quasi ovale. Le tuyau mélodique se trouve à droite et est muni de cinq trous qui sont placés dans des creux découpés. Le tuyau de gauche possède à son extrémité inférieure une saillie, où s’adapte une douille métallique sur laquelle est montée une petite corne. Ce tuyau (dit contra) fonctionne comme une espèce de bourdon ryth­mique. Il ne possède qu'un seul trou et produit uniquement la tonique et la dominante in­férieure. La douda possède aussi un grand bourdon et est gonflée par le souffle au moyen d’un porte-vent. Tous les tuyaux de cette cornemuse fonctionnent avec une anche simple.

Drimba

Guimbarde avec un cadre en forme d'épaulette qui est constitué d'une tige de section carrée. Derrière, au milieu de la boucle, est fixée une mince languette d'acier qui est pliée à angle droit à l'avant et se termine par un petit crochet. Les spécimens dont jouent les femmes de Verkhniï laseniv sont relativement petits ; le cadre est le plus sou­ vent long de 4 à 4,5 cm et large de 3.5 cm. Les joueuses de drimba ne louchent la lan­guette que par des tractions de l’index.

Tsymbaly

Tympanon avec une caisse de résonance trapézoïdale, dont les cordes sont frappées avec des petits maillets en bois léger, feutrés à l'extrémité. Les instruments utili­sés sur ce compact sont de tailles différentes. Ils sont tous portés en bandoulière et possèdent un registre grave et deux registres aigus différents d'une quinte. Le tsymbaly dont jouent Mikhola et Youriï Tafiïtchouk est un modèle de grande taille qui possède 22 chœurs de sept cordes chacun.

Le type de tambour utilisé par les ensembles est souvent une espèce de grosse caisse (baraban) de petite dimension. Sur la surface supérieure est presque toujours fixée une cymbale. L'instrument est porté en bandoulière ou placé sur une chaise ou sur le sol et frappé avec une baguette courte munie d'une boule de feutre ou d'étoffe.
Les violons que l'on entend sont de type ordinaire. Notons que Mykhaïlo Tafiïtchouk baisse de quelques tons l'accord de son instrument quand il accompagne le Noël (n°18).


LES EXÉCUTANTS


A. La Steppe

Les n°l à 4, 8 et 9 sont exécutés par la chorale des paysannes du kolkhoze Progrès de Nova Praha (région de Kirovograd, district de Oleksandria).
Composition : Sivova Katerina Mykhaïlivna (1924), Klemenko Lioudmyla Petrivna (1937), Chevtchenko Vira Ivanivna (1940), Kalachnvk Nadia Vassylivna (1949). Bondarenko Va- lentyna Oleksandrivna ( 19-+6) et Oleksiéva Natalia Oleksiïvna (1968).

Le n°5 est chanté par Fedioucho Mykola Andriïovytch (1925) de Nova Praha.

Les n°6 et 7 sont exécutés par quatre femmes du village de Kamianovatka (région de Ki- rovograd, district de Novomirgorod).
Composition : Haman Kateryna losépivna (1925). Sokyrko Anastasia Korniïvna (1933), Kravtchenko Motia lakymivna (1925) et Barabach Vira Prokopivna (1929).

Les n° 10 à 13 sont chantés par la chorale Hilka de Kirovograd.
Composition : Andriï Houssiv, Hanna Jora, Hanna Borodina, Nina Kerimova (direction), lana Klymko, Oleksandr Terechtchenko, Nalalka Terechtchenko et Olena Tchekanova.

Le n° 14 est exécuté par Hanna Jora.

B. Les Carpathes

Les n° 15 à 22 sont exécutés par la famille Tafiïtchouk du village Verkhniï laseniv (région de Ivano-Frankivsk, district de Verkhovyna).
Composition : Tafiïtchouk Mykhaïlo Mykolaïevitch (1939) (violon, cornemuse, floyar et sopilka), les fils Youriï (1963) (floyar, sopilka et tympanon), Mykhaïlo (1964), Vassyl ( 1970), Dmytro ( 1971) (tambour) et Mykola (1972) (tympanon).

Le Noël (n°18) est chanté par les cinq fils cl accompagné au violon par le père.

Les n° 23 à 25 sont exécutés par l'ensemble de guimbardes du village Verkhniï laseniv.

Le n°26 est chanté par Sorokhan Todosia Andriïvna (1921) du village de Kryvorivnia (même district).

C. Podolie occidentale et Boîkïvchtchéna

Le n°27 est exécuté par un orchestre de Novosilky (région de Ternopil. district de Za- Lichtchytsky).
Composition : Kilyk Ostap Onoufriïovytch (1940) (violon). Kilyk Myroslav Onoufriïovytch (1934) (violon d'accompagnement), Paletchniouk Vassyl Ivanovytch (1922) (tympanon) et Skrytskyï Hryhoryï Mykhaïlovytch (1950) (tambour).

Le n°28 est exécuté par un ensemble de Lybokhora (région de Lviv, district de Tourky).
Composition : Ihnotychtch Vassyl Ivanovytch (1934) (violon), Chemelynets .Mykhaïlo Da- nylovytch (1953) (tympanon), Tsytryn Ivan Ivanovytch (1966) (basse) et Chemelynets My­ khaïlo Semenovytch (1975) (tambour).



LE CONTENU


A. La Steppe

1 PONAD SADOM - Près du jardin, pousse le blé.
Chanson triste sur la frivolité du mari.
Ponad sadom
Near tbe gardon tbe wheat is growing.
Sad song about tbe husband’s frivolity.

2 IZ-ZA HORÉ DOCHTCHÊK - La pluie vient d'au-delà de la montagne.
Une jeune campagnarde veut se marier avec un riche, mais elle abuse de la bonne chère et de la boisson et tombe malade.
Iz-za hory dosbcbek
The rain cornes from tbe oder side oftbe mountain.
A young country girl wants to marry a ricb boy, but sbe eats and drinks too much and she falls ill.

3 TCHORNOMORKTS, MAMINKA - Ma petite maman, c'est un homme de la Mer Noire.
Chornomorets, maminka
My Utile Mummy dear, ifs a man from tbe Black Sea.

4 IA V SÉRÉDOU RODÉIASSIA - Je suis née un mercredi.
Chanson humoristique.
la v seredu rodylasia
I was boni on a Wednesday. Humorous song.

5 ZAÏDE, ZAÏDÊ, MISSLATCHENKOLJ - Cache-loi. cache-loi petite lune.. que je puisse
parler avec mon aimé.
Chanson d'amour.
Zayde, zayde, missiacbenku
Hide, bide little moon... so that
I can speak with my sweatbeart.
Love song.

6 OÏ BOULÉ MÉ V TSERKVI - Nous avons été à l'église.
Chanson de noces.
Oy buly me v tserkvi
Whe have been to the church. Wedding song.

7 TÉ SVEKROUKHO - Toi. belle-mère.
Chanson de noces.
Ty svikrukho You, motber-in-law. Wedding Song.

8 OÏ OU POLI OZERETCHKO - Dans le pré. il y a un périr étang.
Chanson d'amour.
Oy u poli ozerechko
In the meadow, Ibere’s a small pond. Love song.

9 MATÉ, MATÉ TA 1 NAÏKHALÉ KHLOPTSI - Maman, maman, de mauvaises gens
sont arrivés.
Ballade triste sur les envahisseurs.
Mate, mate, ta i naykhale kbloptsi
Mummy, mummy, some villains bave arrived.
Sad ballad about the invaders.

10 KALÉNA-MALÉNA- Viorne (arbuste boule-de-neige) Chanson lyrique.
Kalyna-malyna Show ball-tree. Lyrical song.

11 A NOU, A NOU, D1VKÉ - Allons, allons les filles.
Rondes ayant pour thème la joie du printemps.
A nu, a nu divky
Let's go, tel ’s go, girls.
Rounds singing tbejoy ofspring.

12 OÏ Z-ZA HORÉ, HORÉ - D'au-delà de la montagne.
Chant lyrique sur la vie d'une veuve.
Oy z-za hory, hory From the other side of tbe mountain.
Lyrical song about a widow’s UJ'e.

13 NACHA MATÉ NA BAZARI BOULA - Notre mère a été au marché.
Chanson humoristique.
Nastoa maty na bazarï buta
Our motber bas been to tbe market. Humorous song.

14 OÏ TCHÉIÈ J TOJÉTO - A qui est donc ce blé ?
Chanson d’amour.
Oy chye zh t<> zheto Wbose wbeat migbt ibis be ? Love song.

B. Les Carpathes

15, 16 et 17 MÉLODIES H OUTSOULES. (15, solo limbali. 16. duo limbali et sopil­ka. 17, solo floyar et bourdon vocal).
Hutsul tunes (15 solo tsymbaly, 16 duet tsymbaly and sopilka, 16 solo Jloyar witb vocal drone).

18 NOËL, précédé d'une mélodie d’accueil avec trembita et rib.
Christmas carol, preceded by a welcome tune on trembyta and rib.

19 , 20 MÉLODIES DE NOCES HOUTSOULES (orchestre).
Hutsul ivedding tunes, (band)

21 HOUTSOULKA (solo sopilka).
Hutsulka (solo sopilka).

22 HOMMAGE POUR UN DÉFUNT, SUIVI D’UNE MÉLODIE DE DANSE (solo douda).
Tribu te to a dead person, followed by a dance tune (solo duda).

23 OÏ ZATSVÉLÉ FIALOTCHKÊ - Les violettes ont fleuri.
Chanson de noces.
Oy, zatsvilyfialochky The violets bave flowered. Wedding song.

24 . HOUTSOULKA (solo drimba).
Hutsulka (solo drimba).

25 IAK SÉ JENÉCH, LÈHINÉKOU - Quand tu Le maries, jeune homme.
Chanson de noces (chant et drimba).
Yak sy zhenysh, lyhinyku
When you gel married, young man. Wedding song (voice and drimba).

26 NÈ SPIVAÏÈ SOLOVEÏKO, NÈ KOL1É ZOZOl LA - Le rossignol ne chante plus, le
coucou non plus.
Noël (chant et guitare).
Ne spivaye soloveyko, ne kuye zozula The nightingale doesn’t sing anymore, neither does the cuckoo.
Christ nias song (voice and guitar).

C. Podolie occidentale et Boikivchtchéna

27 CHVÈTS - Le cordonnier (Kozatchok) (orchestre).
Shvets - The shoemaker (Kozachok) (band).

28 MOLODÉM (Koloméïka) - Danse pour les jeunes mariés.
Molodym (kolomyika) - Dance for the newly-married couple (band).