Jasser Haj Youssef - Friggya



Friggya, album « Sira »



L'HOMME

Jasser Haj Youssef (جاسر حاج يوسف), né le 18 juin 1980 à Sousse (Tunisie), est un violoniste, compositeur et musicologue tunisien de renommée internationale. Il est aussi l'unique musicien à jouer de la musique orientale et du jazz à la viole d’amour.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jasser_Haj_Youssef

http://www.jasserhajyoussef.com


Jasser Haj Youssef travaille pendant neuf ans sur la réalisation de son premier album Sira, un temps nécessaire pour arriver à une rencontre entre des cultures différentes (musique classique, jazz et musiques du monde). Il s'entoure de musiciens issus de différents horizons : David Linx et Diogal au chant, Gaël Cadoux du groupe Electro Deluxe au piano, Christophe Wallemme à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie, Youssef Hbeisch et Stéphane Édouard du groupe Sixun aux percussions. La calligraphie de cet album est réalisée par Hassan Massoudy. La sortie de l'album est prévue le 24 septembre 2012 avec deux concerts le 27 septembre 20126 et le 29 janvier 20137 au New Morning à Paris, diffusés en direct sur TSF Jazz et sur France 24. La musique de l'album Sira est jouée dans plusieurs pays d'Europe, aux États-Unis et dans le monde arabe par le Jasser Haj Youssef Quartet ou en solo, au violon et à la viole d'amour.

En juillet 2013, Haj Youssef réarrange la musique de l'album pour son quartet de jazz et un ensemble à cordes issu de l'Orchestre des jeunes de la Méditerranée avec qui il donne des concerts au Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence et au MuCEM.

http://www.newmorning.com/20130129-2653-Jasser-Haj-Youssef.html



L'OEUVRE









http://www.deezer.com/album/5770901


On peut aussi écouter ce musicien et compositeur tunisien sur le disque L'Orient des troubadours. Installé en Europe depuis 2003, Jasser a travaillé avec de grandes pointures internationales dans tous les genres musicaux et réalisé ici son premier album, tout récent, avec les musiciens suivants :

Chant : David Linx et Diogal,

Gaël Cadoux du groupe Electro Deluxe au piano,

Christophe Wallemme à la contrebasse,

Arnaud Dolmen à la batterie,

Youssef Hbeisch et Stéphane Édouard du groupe Sixun aux percussions.

De quoi joue-t-il lui-même ? du violon et de la viole d'amour baroque ! Un instrument peu courant au service d'une musique très croisée, très "fusion" : classique, orientale, jazzy, indienne... d'une surprenante modernité.

Enfin du Jazz d'Orient où la partie orientale n'est pas dénaturée. Le travail des musiciens est remarquable et notamment Jasser Haj Youssef violon et Gaël Cadoux piano qui sont en symbiose et obtiennent la fusion des styles en totale harmonie.




Article de : http://www.rfimusique.com/actu-musique/jazz/album/20121128-jasser-haj-youssef-vie-long-cours


Jasser Haj Youssef, la vie au long cours
Premier album, Sira
28/11/2012 
A mi-chemin entre musique arabe, musique classique occidentale et jazz, le violoniste virtuose, le Tunisien Jasser Haj Youssef, remarqué notamment aux côtés de Youssou N’Dour, Barbara Hendricks ou Sœur Marie Keyrouz, sort aujourd’hui son premier disque, Sira. Retour sur l’itinéraire d’un musicien prodige, édité par RFI.
En arabe classique, Sira signifie "la biographie" ; en arabe dialectal, le mot désigne "l’histoire" ou "le parcours" ; en bambara, "la route". Nul titre ne pouvait aussi bien illustrer ce premier album du violoniste virtuose, le Tunisien Jasser Haj Youssef, édité par RFI, que ce vocable métaphorique. Ses seize pistes, entre musique arabe, classique et jazz, content son aventure, et la complexité de sa quête musicale. Remontons le fil… 
Des premiers pas classiques
Tout commence en 1980, à Monastir, en Tunisie. Au pied du berceau de Jasser, un don de fée, le cadeau d’un ami proche de son père, attend que l’enfant grandisse : c’est un violon. "A la maison, il y’avait un piano, des flûtes, la clarinette de mon père, un oud… Mais le violon, c’était le mien. Personne n’avait le droit de le toucher. Voilà pourquoi j’ai choisi cet instrument", se rappelle le jeune homme.
Son éducation musicale n’attend pas. Dès ses premiers pas, il frotte ses oreilles aux meilleurs sons : concert à trois ans, celui de la diva tunisienne Choubeila Rached, avec laquelle il jouera en 2000 ; sensibilisation quotidienne par son père ethnomusicologue, aux musiques traditionnelles de Tunisie ; apprentissage, en culotte courte, de ses premiers coups d’archer sous l’égide d’un maître sévère, colérique et rigoureux…
Au Centre Culturel, un orchestre d’une quinzaine de gamins (violons, claviers, percussions, violoncelles, qanuns, etc.) apprend la musique à la dur, par l’oralité. En parallèle, il suit des cours de violon arabe au conservatoire, déchiffre des partitions, apprend les modes, les maqâms… 
La relève jazz oriental
Titulaire de son Diplôme de Musique et du baccalauréat, il intègre, à l’Institut Supérieur de Musique de Sousse, la classe de violon classique occidental de la Roumaine Elena Pirvu. Sous la houlette de cette femme autoritaire, au caractère bien trempé, il perfectionne d’autres techniques (les glissandi, les "flageolets"…), joue de la musique de chambre, Brahms et Mozart, avec délice. 
Le jazz ou la liberté
Mais durant tous ces apprentissages, en parallèle de sa passion pour les musiques orientales (la musique indienne, le raï…), un autre son l’appelle, irrésistible, celui de la liberté, qu’il nomme "jazz". "Je pensais naïvement ce style dépourvu de règles, sans carcan. C’était faux bien sûr, car il y a des structures d’improvisation, des références… Mais j’étais fasciné par son côté sauvage ! J’ai commencé à lire l’histoire du jazz en arabe, la plus belle des aventures !"
A l’Université de Musicologie de Sousse, son mémoire de maîtrise porte sur les rapports entre jazz et musiques traditionnelles arabes. Au gré de ses recherches, il découvre des "blues notes" dans les musiques de sa région, perçoit des similitudes rythmiques ou de texture sonore, qu’il explique historiquement…
Quant à son jeu, désormais, il s’adapte à tout. Aux côtés de Sœur Marie Keyrouz, il joue du violon oriental, avec un son occidental ; accompagnant Youssou N’Dour, il imite le riti (violon monocorde), avec une viole d’amour pour la BO de Kirikou. Avec Didier Lockwood, il projette de réaliser un film sur les violons du monde entier, à la rencontre des maîtres de l’instrument. Barbara Hendricks, Bratsch, Cheikha Rimitti… les grands noms émaillent son CV de violoniste.
Mais son grand projet le préoccupe toujours. Débarqué à Paris, il passe des week-ends entiers avec le tromboniste de jazz Geoffroy de Masure, à traquer des connexions ; sans relâche, il étudie les couleurs rythmiques, harmoniques de ses aînés et pairs, qui mêlent, comme lui, jazz et musique arabe (Toufic Farroukh, Nguyen Lê, Karim Ziad…). A l’Université Paris VIII, il entame une thèse sur le sujet. 
Sira, la somme
Et voici finalement Sira, ce disque synthèse de toutes ses histoires, qui pourrait s’installer pile entre Bach, Coltrane, et la musique arabe. En toute subtilité, Jasser passe d’un style à l’autre avec une intelligence précise et une grande virtuosité. Dans Sira, il y a seize titres, des interludes et des morceaux plus développés, fort différents les uns des autres, qui montrent toute l’étendue de son talent. "Cet album m’a pris des années de recherche : chaque morceau pourrait être un projet en soi", explique-t-il.
Sa recherche incessante se lit ainsi dans la pertinence d’arrangements dénués de toute facilité : une exigence de chaque instant qui n’empêche pas le plaisir et ce lâcher-prise, digne d’une grande maîtrise, d’affleurer sur plus d’un titre.
Et puis, il y a cette alchimie d’une équipe soudée (Gaël Cadoux au piano, Christophe Walemme à la contrebasse, Arnaud Dolmen à la batterie…) sur lequel surfent les échappées-belles vocales du grand David Linx. Enfin, surgit, lumineux, le son de Jasser : un son profond, empreint de souffle, animé, pas très éloigné de la voix, qui laisse deviner tout le charisme musical du garçon. Un caractère fort, radieux, infiniment présent lorsqu’il joue de la viole d’amour, cet instrument baroque au son rond, qu’il utilise dans son univers si particulier.
Sira, c’est donc cette route sur laquelle se situe Jasser : le résumé de toutes ses aventures, la fin, autant qu’un début, forcément prometteur…