MUSIQUE KHMÈRE - Ballet classique, théâtre d’ombres, chants de mariage



Cambodge
MUSIQUE KHMÈRE
Ballet classique, théâtre d’ombres, chants de mariage



http://www.maisondesculturesdumonde.org/sites/default/files/albums/booklet260002.pdf


Ce disque compact présente trois genres un état d'âme, crée une atmosphère, elle nous
majeurs de la musique cambodgienne : la musique classique jouée sur l'orchestre traditionnel pinpeat, qui accompagne le ballet classique khmer, le théâtre d'ombres Sbèk thom, et les chants de mariage soutenus par le petit ensemble phleng khmer.
Patrimoine khmer, architecture grandiose, royale et sacrée, les temples d'Angkor (XIIè siècle) symbolisent l'âme et la civilisation d'un pays. Aujourd'hui encore, ils attestent la splendeur d'un art musical et chorégraphique dont le Cambodge, ruiné par la guerre et tiraillé par les idéologies politiques, a pu par bonheur préserver l'essentiel. La musique khmère vient donc témoigner non point de l'héritage d'une époque révolue mais de la persévérance et de la vitalité d'une des cultures les plus originales de l'Asie du Sud-Est. Elle accompagne les danses sacrées et participe au récit des épopées (Râmâyana, Mahâ- bhârata, légendes diverses...). Intermédiaire entre les mondes des vivants et des morts, elle prend part à l'hommage aux divinités et aux maîtres et anime les rites religieux. Elle évoque
charme enfin par ses mélodies.


La musique khmère est construite sur un ensemble bien structuré : le jeu orchestral et hétérophonique et un répertoire mélodique constitué depuis des siècles.
Les instruments à percussion faits de bois, de bambou, de métal et de peau sont conçus de manière à produire des sonorités distinctes et vivantes, résultat d'un long apprentissage, d'une patience inouïe et d'un don inné. En l'absence de notation musicale, la transmission se perpétue par voie orale.
Le terme pinpeat (formé à partir des mots pin, hautbois, et peat, instrument de musique) désigne l'orchestre classique. Elément essentiel de la culture royale et sacrée, on le voit représenté sur les bas-reliefs des temples d'Angkor, participant au culte du Dieu-Roi Devaraja ou accompagnant le Reamker – version cambodgienne du Râmâyana – et la danse des divines apsara (cf. plage 1).
L'orchestre complet, tel qu'il est conservé au Département de la musique traditionnelle du Palais Royal à Phnom-Penh, se compose des instruments suivants :
Le srâlay, hautbois à six trous et à deux anches doubles sculpté dans une pièce de bois de tamarin ou d'ébène. Tous les instruments s'accordent sur son diapason.
Le roneat ek, xylophone à lames de bois en forme de barque. Ses seize lames sont suspen- dues sur un socle incurvé, creux et posé sur un pied central. Un mélange compact de plomb, de cire et de résine collé sous chaque lame permet d’en affiner l’accord.
Le roneat thung, xylophone à lames de bambou, monté sur une caisse de résonance parallépipédique à quatre pieds. Instrument d'accompagnement son jeu est mélodiquement moins développé que celui du roneat ek.
Le kong thom, carillon de seize gongs monté sur un cadre de rotin horizontal et circulaire au centre duquel s'assied le musicien.
Le kong tauch, semblable au kong thom mais plus petit et donc plus aigu.

Le samphô, tambour horizontal à deux faces recouvertes de peau de daim. Les peaux sont accordées au moyen d’une pâte faite d'un mélange de riz et de cendre.
Le chhing, jeu de deux petites cymbales à mamelon liées entre elles par une cordelette. Le chhing et le samphô sont les deux instruments rythmiques principaux : le premier marque la pulsation tandis que le second frappe les cycles rythmiques à 4, 8 et 12 temps.
Le skôr thom est un jeu de deux grands tambours à deux faces soutenus obliquement grâce à deux bâtons entrecroisés. Du fait de son timbre puissant, il est particulièrement important dans les scènes d'action.
Faute de moyens, les orchestres de pinpeat jouent souvent en formation réduite, c'est le cas notamment de l'ensemble accompagnant le sbèk thom : srâlay, roneat ek, kong thom, samphô, chhing et skôr thom.
La musique de danse et celle du théâtre d'ombres sbèk thom sont conçues comme des suites musicales faisant alterner des pièces instrumentales, des chants et éventuellement des passages narratifs. Les pièces instrumentales et les chants sont puisés dans un répertoire de morceaux-types ou «timbres». Le nombre de ces timbres s'élevait autrefois à un millier ; depuis un siècle on n'en compte guère plus de cent à cent cinquante. Ils se regroupent en genres correspondant à certaines «cadences» chorégraphiques ; c'est pourquoi on les identifie selon leur fonction dramatique, rituelle ou chorégraphique plutôt que par leur conte- nu musical. Certains genres peuvent enfin se voir associés à des styles : intérieur, extérieur, dansant, etc.
• Sathukar : salutation et invitation des maîtres, présentation des offrandes.
• Rour : entrée en scène.
• Chœut : marche ou envol.

• Smeu : traversée de la scène.
• Sdach Yéang : marche royale ou ordinaire.
• Lo : actions lentes.
• Aute : pleurs (Nai, intérieurs ; Nork, extérieurs)
• Krao : vacarmes (Nai, intérieurs ; Nork, exté- rieurs ; Roam, dansants ; Preah, divins)
• Trak : démonstration de la force du démon.

• Tayây : accompagnement.
• Phlék : musique de Garuda, l'oiseau sacré.
• Dœum chhing : répertoire dit «des cymbales» dans lequel les cymbales chhing sont associées aux tambours samphô et skôr thom.
• Banjoss
(La barrière protectrice), Pathom (La marche victorieuse), Vorachet (Le maître suprême), Aiyaret (Hommage rendu aux maîtres) sont quatre morceaux spécifiques associés aux cérémonies de sacralisation, de salutations aux maîtres, de présentations de vœux et d'offrandes. Mais on les retrouve aussi dans les pièces de danse.
Les répertoires môn, khmer, lao, javanais, et chinois se réfèrent aux cultures auxquelles les timbres qui les composent auraient été empruntés : Le roi môn prend son bain ; Le Chinois se tient debout devant sa barque ; Chœut dass – marche chinoise ; Krao khmer – vacarmes khmers ; etc.
Chaque pièce est donc construite sur l'enchaînement de plusieurs timbres : ainsi par exemple, la pièce orchestrale qui accompagne la cérémonie d'hommage aux maîtres et aux divinités qui précède toute représentation chorégraphique ou théâtrale est une suite de douze morceaux obligés : Sathukar – Chœut chhap (chœut en trois parties) – Lo – Aute – Krao Chœut Trak Tayây Rour Phlék
Rour bei choan (entrée en scène en trois morceaux) – Sdach yéang.
Chaque timbre peut être joué dans sa totalité ou simplement sous la forme d'une signature thématique, parfois très brève, mais suffisamment reconnaissable pour identifier l'action chorégraphique en cours. De ce fait, chaque pièce orchestrale peut être considérée comme une œuvre «à géométrie variable» dépendant de la durée et du développement de chacune de ses parties. 


Musique du ballet classique khmer

1. Danse des Apsara
La danse des apsara, souvent figurée sur les bas-reliefs d'Angkor, est l'une des plus importantes du répertoire chorégraphique khmer. Dans le panthéon védique, les apsara appartiennent au niveau des génies intermédiaires. Ces nymphes immortelles vivent en familiarité avec les humains ; elles sont les tentatrices par excellence, présidant aux jeux de hasard, inspirant la fureur guerrière, amantes insatiables. L'homme qui sait les satisfaire gagne parfois le statut de héros ou de demi-dieu.
La danse des apsara est accompagnée par le pinpeat et trois chanteuses-récitantes. La pièce musicale d'accompagnement se divise en plu- sieurs parties entrecoupées par le chant.
• Pièce instrumentale : Por Lœung Kchei (La couleur jaune pâle). Il s’agit d’un chœut lent (marche ou envol).
• Chant sur un morceau du Dœum Chhing Pichoan (répertoire des cymbales) : Aujour- d'hui, je suis heureuse de contempler les fleurs dans le jardin. / interlude instrumental / Je vais en confectionner des bouquets et les placer à côté de mon siège. Si ces fleurs vous plaisent, laissez- moi vous offrir cette guirlande.

• Pièce instrumentale : Smeu (Traversée de la scène) – Banjoss (La barrière protectrice) – Vorachet (Le maître suprême) – Tchen Tcho Mouk Touk (Le Chinois se tient debout devant sa barque - répertoire chinois).
• Chant, Tchao Duong (La déesse du cœur - chant de cour d'amour) : Arrivée dans le jardin, la princesse convie ses suivantes à contempler les fleurs / interlude instrumental / Ces dernières cueillent des fleurs pour les lui offrir / interlude instrumental / La nature est resplendissante, elle semble tombée du paradis. Le cœur s'emplit d'amour / interlude instrumental / Par sa grâce, la princesse a le pouvoir d'attirer les hommes et d'é- veiller leur passion.
• Pièce instrumentale : Chœut (marche ou envol).

2. Ream Eiso et Mekhalâ
Le sujet de cette danse s'inspire d'une légende cambodgienne ancienne qui relate les vaines tentatives de l'asura Ream Eiso pour dérober à la déesse Mekhalâ le joyau Manohara qui exauce tous les désirs. Un combat s'ensuit dont la nymphe sort victorieuse. Ream Eiso la poursuit dans le ciel et, selon la tradition populaire, la foudre et le tonnerre ne sont autres que la manifestation de ce combat céleste et éternel.

• Pièce instrumentale : Smeu (Traversée de la scène) – Banjoss (La barrière protectrice).
• Chant sur la mélodie de Môn Srâng Tuk (Le roi Môn prend son bain - répertoire môn) : Drapée dans son costume brodé d'or et de joyaux innombrables, la déesse coiffe sa tiare qui brille des feux de mille pierres.

• Pièce instrumentale : Chœut Chhing Pichoan (marche ou envol des cymbales en deux par- ties) – Chœut Chhing (marche ou envol des cymbales).
• Chant sur une mélodie de Chœut Dass (mar- che chinoise - répertoire chinois) : La déesse tient dans sa main le joyau Manohara et elle quit- te son palais céleste.
• Pièce instrumentale : Krao Roam (vacarmes dansants).
• Chant : La déesse se présente, elle s'échappe, elle tourne. Elle montre le joyau à l'asura. Maintenant, elle l'affronte. / interlude / Elle montre le joyau à l'asura. Maintenant elle l'affronte.

• Pièce instrumentale : Chœut (marche ou envol).

3. Ream Lak, Chup Lak
extrait du Reamker.
Le Reamker cambodgien n'est pas simplement la traduction khmère du Râmâyana. Monument de la littérature cambodgienne, «sa composition est expressément adaptée à la représentation scénique. L'histoire est découpée en chants destinés à être récités et chantés par des choristes pendant que l'action est mimée par un ballet. Chaque chant porte au début une indication destinée au chœur et à l'orchestre pour le choix du mode de récitation, de l'air et de la cadence. D'avance est fixé, pour chaque thème, un air conventionnel qui doit créer l'atmosphère musicale 
appropriée au caractère de chaque épisode». Rama, son épouse Sita et son frère Lakshmana coulent des jours heureux dans leur royaume d'Ayudhya. Mais un stratagème perpétré par une fausse servante de Sita provoque la jalousie de Rama qui ordonne à Lakshmana de tuer son épouse. Lakshmana emmène Sita dans la forêt mais ne parvient pas à la tuer. Celle-ci, encein- te, est recueillie par l'ascète Valmiki et met au jour un fils, Ream Lak [en sanskrit : Ramalakshmana]. Peu après la naissance, Valmiki, usant de ses pouvoirs magiques, lui donne un compagnon, son sosie Chup Lak [Jappalakshmana]. Lorsque les enfants atteignent l'âge de dix ans, Valmiki leur donne à chacun un arc et ils partent s'entraîner en forêt.

• Pièce instrumentale : Smeu (Traversée de la scène) – Banjoss (La barrière protectrice) – Vorachet (Le maître suprême).
• Chant, Châng Kès Reav (La taille fine) : Les deux petits princes ont vu l'arbre. Il est immense. Ses branches cachent le soleil. / interlude / Les deux petits princes l'abattent de leurs flèches magiques.
• Pièce instrumentale : Pathom (marche victo- rieuse) – Banjoss Vorachet.
• Chant sur une mélodie lente (genre lo) : Le roi des singes a aperçu les deux petits princes et s'éton- ne de leur si grande énergie. Les deux petits princes à leur tour voient le roi des singes. Celui-ci, par jalousie, les défie dans l'espoir de les maîtriser. 

• Pièce instrumentale : Chœut (marche ou envol) – Chœut Chhing Pichoan (marche ou envol des cymbales en deux parties) – Chœut. • Chant sur une mélodie de Aute (Pleur nar- ratif) : Les deux petits princes s'emparent du roi des singes et lui lient les bras avec une cordelette. Puis, sur son front, ils inscrivent quelques mots avec de la résine de bois et le libèrent.
• Pièce instrumentale : Chœut.
[Voici ce que les deux enfants ont inscrit sur le front de Hanuman : « Tous les êtres, même les Devata puissants (...), non plus que tous les sin- ges célestes, n'arriveront à délivrer cet animal de
ses liens (...). Seul son maître, homme ou singe pourra le délier, conformément à mon désir.» F. Martini, op. cit., p. 166.]

Interprètes
Samphô : Soum Tath
Roneat ek : Meas Sa-em
Roneat thung : Nol Sophân
Kong thom : Sak Sothéa
Kong tauch : Ek Sonn
Srâlay : Nol Sobonn
Skôr thom : Prœung Chhéang
Chhing : Loch Chhanchhai
Chant : Pheng Sophara, Nor Si Sophéap, Sin Sama Duc Thou. 





Le Sbèk Thom, théâtre d’ombres


Théâtre d'ombres, le Sbèk Thom (« grands cuirs ») était autrefois un rituel hindouiste destiné à faire tomber la pluie. L'action est centrée sur le défilé de figurines d'ombres de cuir de grandes dimensions, brandies à bout de bras par des manipulateurs-danseurs derrière et devant un écran géant. Les 154 figurines sont finement découpées dans du cuir de buffle enduit d'un vernis végétal mais ne sont point articulées. Les graphismes insèrent des personnages mythiques dans un décor de feuillages, de volutes, d'animaux et de monuments aux lignes sinueuses.
Avant le début du spectacle, manipulateurs, musiciens et narrateur/chanteur exécutent la cérémonie Hom Rong qui rend hommage aux maîtres. Les ombres des trois personnages principaux : Preah Narei Ream [Narayana Rama, le Dieu Rama (Vishnu)], Preah Eiso (Shiva), Preah Muni Eissei (premier maître du Sbèk Thom) sont exposées de chaque côté d'un petit sanctuaire devant lequel sont disposées des offrandes. Ensuite commence le récit, extrait du Reamker.

4. Première partie
Prière d'invocation aux maîtres
(en langue pâli)
Namo Dhassa Bhagavato Arahato Samma Sambhudhassa (...)
– Ukasa, nous tous rendons hommage et saluons le Grand Maître Suprême résidant dans le Palais céleste voguant dans l'au-delà.
– Nous invitons Preah Narei Reamea (Vishnu), 
Preah Eiso (Shiva), ainsi que Preah Vesavant qui supervise les dix-huit Maha Rusei résidant sur la terre, dans les montagnes, dans les contrées, dans les vallées, dans les plaines, dans les rivières, dans les précipices et dans les cours d'eau.
Nous invitons le Roi Krung Peali, Maître de la terre et de l'eau, Preah Enn Kossei (Indra), Roi de toutes les divinités, Preah Moha Brahma, les quatre gardiens des quatre orients des seize étages du monde cosmique. Tout, tous, Svahayan.
Nous invitons les saints invisibles, les dix pou- voirs magiques, le Roi Dhassamana Kâmhêng- pich.
Nous invitons les Roi Hanuman, Kamhêng Badal et le Moha Russei et Essei Akinet, Thmichnet, Phnek Ko Bhagaveng, Munidejo.

Nous invitons les saints Russei au nombre de cent-huit, le Roi Kâng Chak, le Roi Kâng Poan. Qu'ils viennent vite ! Ehima !!!
Nous invitons les maîtres dessinateurs-sculpteurs, les maîtres-danseurs de Sbèk, les maîtres- chanteurs, les maîtres-siffleurs, les maîtres-répétiteurs, les maîtres de roneat ek et de roneat thung, à venir nous aider à jouer ; les maîtres de samphô, les maîtres des gongs, les maîtres de srâlay, à se dépêcher ; les maîtres de skôr thom, les maîtres des petits et des grands gongs à se réunir, ainsi que Preah Pisnukar (Vishnu) à se présenter pour déguster nos offrandes diverses et nous souhaiter la réussite, le bonheur, la victoire.

Musique : Sathukar (invitation, salutation) - Chœut Nork (marche extérieure) - Pathom (marche victorieuse) - Chœut (marche ou envol).

5. Deuxième partie
La bataille d'Indrajit

extrait du Reamker.
Ayant réuni dans son Palais tous ses états-majors, Ravana ordonna à Bunjakay, sa nièce, de se trans- former en Sita morte flottant dans le cours d'eau du royaume de Rama.

Musique : Chœut (marche ou envol). Embrassant le corps sans âme de Sita, Rama s'effondra en larmes, sans se douter que c'était une imitation du corps de son épouse.

Musique : Aute srâlay (pleurs du hautbois). Entretemps, devant Rama se présentèrent Hanuman (le Roi des singes), Sugriva et Angkoat. Furieux, Rama reprocha à ces trois vaillants com- battants d'avoir laissé assassiner son épouse. Instinctivement, Hanuman demanda à Rama l'autorisation de mener une expérience sur le corps de Sita en la faisant incinérer.

Musique : Vorachet (Le maître suprême) – Tineang Preah (Siège de la divinité).
Ne pouvant résister à l'expérience de Hanuman, la jeune Bunjakay reprit sa forme et s'élança vers le ciel. Le Roi des singes la rattrapa et la présenta devant ses troupes.

Musique : Chœut (marche ou envol).
Sous l'effet de la colère, Rama harcela Hanuman de questions. Tranquille et serein, celui-ci lui répondit que le corps de Sita n'était en fait qu'une forme du corps de Bunjakay. Cette jeune asurî était en réalité la nièce de Ravana et la propre fille de Piphek, l'astrologue de Rama. Conscient de ses fautes, Rama présenta ses excuses à ses trois vaillants combattants. Sans plus tarder, il ordonna à Hanuman de ramener la belle Bunjakay au royaume de Lanka. En cours de route, celui-ci en devint amoureux.

Musique : Chao Dork (Déesse de la fleur). Bunjakay accepta sans protestation l'amour du Roi des singes.

Musique : Chœut (marche ou envol).
Ravana, sachant que Bunjakay avait échoué dans sa mission, ordonna à Indrajit, son fils, de déployer une grande armée pour combattre celle de Lakshmana (frère de Rama).


Musique : Krao Nai (vacarme intérieur).
Se trouvant face [à Indrajit], Lakshmana engagea la bataille avec courage.

Musique : Chœut - Saloma - Chœut.
Indrajit trouva l'astuce d'envoyer Virulmuk au combat sous ses propres traits. Quant à lui, il partit se réfugier dans les couches des nuages et observa de loin l'événement. Une bonne occasion se présenta, il décocha contre Lakshmana une flèche magique. Ce dernier fut sérieusement blessé et sa vie mise en danger.

Musique : Trak (musique des démons] - Rour (entrée en scène) - Tayây (accompagnement).
Inquiet de l'état de santé de son jeune frère, Rama consulta Piphek. L'astrologue lui conseilla d'envoyer une flèche messagère à Simpily Garuda, parrain de Rama, pour que celui-ci vînt à son secours. Simpily Garuda se dépêcha de sauver Lakshmana. Hors de danger, Lakshmana retourna dans son royaume avec ses armées.

Interprètes :
Skôr thom
et narration : Ieng Sithul

Roneat ek: Ep Chea
Srâlay : Nol Mech
Kong thom : Mao Phœung
Samphô : Keo Sinnareth
Chhing : Nop Sambath
directeur de la troupe : Pich Tum Kravel





Chants de mariage


Ces chants, accompagnés par un petit ensemble instrumental, le phleng khmer, sont exécutés au cours de la cérémonie de mariage. L'orchestre comprend :
Un chapey, luth à deux cordes tendues sur un manche long et équipé de douze frettes.
Un trô khmer, vièle à pique équipée de trois cordes, jouée verticalement, la pique posée à même le sol. On lui attribue une origine per- sane.

Un trô ou, vièle sphérique d'origine chinoise dont la caisse est taillée dans une noix de coco. Son registre est plus grave que celui du trô khmer.
Un pey âr, petit hautbois de jonc ou de bambou à une anche double.
Deux skôr arak, tambours de poterie en forme de calice.

Un chhing, paire de cymbales.

6. Hom Rong
Salutations aux divinités (chant, Chhorn Sam Ath).

7. Chao Préam
Entrée du marié (chant, Ieng Sithul).

8. Bay Khon
Ligature des fils de vœux, fils de coton blanc disposés sur le pourtour d'une coupe emplie d'eau bénite et noués successivement par tous les parents des mariés (chant, Chhorn Sam Ath).

Interprètes :
Chant et pey âr, Chhorn Sam Ath et Ieng Sithul.
Trô khmer, Touch Say.
Trô ou, Ep Chea.
Chapey, Nol Mech.
Skôr arak, Mao Phœung.
Chhing, Nop Sambath.





Orchestre pinpeat :
à gauche : jeux de gongs circulaires, kong thom et kong tauch
au centre : hautbois sralay, chanteuses et au fond joueur de chhing
à droite : xylophones roneat ek et roneat thung, tambours samphô et skôr thom.