Musique de Mongolie





— Une technique vocale très avancée, et complexe
— Les textes ont pour thèmes :
  * admiration pour un cheval
  * Idylle de jeunesse
  * Nostalgie pour une maison natale

Principales formes vocales :

— bogino duu
  * chants courts sans vocalises
  * Syllabique
  * d’un rythme rapide et pouvant être interprétés lors de l’exécution d’une tâche

— urtin duu
  * chants longs construits en strophes
  * interprétés sur un rythme libre
  * passages fréquents de la voix de gorge à la voix de tête
  * la plupart basés sur une poésie de contemplation, une poésie pastorale généralement liée au troupeau dans l’immensité de la steppe

Les diverses populations de Mongolie cultivent également des traditions vocales populaires artyn duu qui, sans appartenir précisément aux formes du chant long ou du chant court, s’en rapprochent par le style.

— Le magtaal ou chant de louanges :
  * chant syllabique proche par son style du chant épique
  * Les strophes se composent d’un nombre variable de vers chantés sur des motifs d’une ou deux mesures à 4/4. D’un vers à l’autre, ces motifs peuvent subir des variations ou des transpositions mélodiques.
  * généralement accompagné au luth tobshuur ou à la vièle ekhel.

— Poèmes épiques (tuuli)
  * Longs récits accompagnés par la vièle morin xuur
  * Décrit l’origine du morin xuur lui-même ou raconte la vie et les exploits d’un héros

— Xöömij : un chanteur produit plusieurs notes simultanément


Les Mongols distinguent trois styles d’émission vocale :

— Le premier, khaylakh (litt. « crier ») :
  * utilisé par les hommes dans le chant épique tuuli et les chants de louanges magtaal
  * mode récitatif
  * registre grave
  * timbre rauque

— Le second, duulakh « chanter » ou ayalakh « mélodieux », est le style chanté proprement dit :
  * utilisé dans le chant long, dans le chant court et dans certains magtaal
  * La voix, claire et tendue, se soumet selon le type de répertoire à diverses techniques ornementales

— Le troisième enfin, khöömii « pharynx », regroupe toutes les techniques de voix diphonique :
  * le khöömii est l’émission simultanée d’un son fondamental ou bourdon, dans le style khaylakh, et d’une mélodie composée de sons harmoniques sélectionnés grâce à diverses techniques pharyngales et buccales.
  * peu pratiqué par les femmes
  * le khöömii n’a pas de répertoire propre. On le chante généralement sur des mélodies de chants courts, de chants populaires, ou encore en interlude dans les chants de louanges magtaal.


Instruments : le plus courant d’entre eux est le morin khuur [morin chur] (ou « vièle-cheval »), une vièle (ancêtre du violon) dont le manche est toujours sculpté en forme de tête de cheval – sans doute pour rappeler cette légende selon laquelle la musique est née en Mongolie lorsqu’un cavalier créa un instrument en utilisant la crinière et la queue de son cheval mort ; jatga (une cithare plate) ; tobshuur (un luth à deux cordes et au long manche) ; zo (petit tambour) ; damar (grand tambour) ; shudraga ou shanz (luth) ; bishgüür (trompette faite d’un os de tibia) ; ekhel (vièle à deux cordes) ; khuuchir (vièle) ; yoching ou yooch’in (cithare) ; gling-bu (flûte droite mongole, utilisée aussi au Tibet) ; bishur (au Sud, flûte droite à mirliton) ; limba ou limbe (au Nord, flûte traversière en bambou à 7 trous similaire au dizi chinois) ; turweise (cithare proche du zheng chinois) ; fanbu (instrument à cordes frottées) ; charji (cithare mongole à cordes frottées).


Morin khuur