Glossaire de la musique d’Afrique




ALGAÏTA : cf. ghaïta.

AMAKONDÉRA : trompes jouées en ensembles par les Twa du Rwanda.

AMZAD: cf. imzad

ARDIN : grande harpe arquée des griots maures. Instrument exclusivement féminin. Les cordes sont en nombre variable de neuf à quatorze.

BAGANA (ou BEGANA) : grande lyre éthiopienne à huit ou dix cordes, jouée exclusivement par les hommes.

BOLONYEN : orchestre des Fodonon (fraction sénoufo de Côte-d’Ivoire) qui utilise des harpes monocordes, notamment pour les musiques de funérailles.

CHIHUMBA : pluriarc de plusieurs populations angolaises. Il porte généralement huit cordes à la différence du lungoygoy des Kongos qui en a cinq. cuc : son qui sert, en français, à manifester une légère irritation et se note généralement “tsttst”. Dans les langues khoïn (hottentot et bochiman), les clics représentent des consonnes normales, combinables avec les voyelles.

DARAMA : idiophone utilisé pour accompagner le chant par les jeunes filles de Mauritanie. Instrument de même type que le tape-cuisse africain en usage plus au sud.

DARBOUKA (ou DERBOUKA) tambour de poterie à une peau en forme de gobelet répandu dans toute l’Afrique du Nord avec des variantes de tailles et de profils.

DEMAL : grand tambour à deux peaux en bois d’acacia utilisé dans les cérémonies de luttes intervillageoises, dont l’apprentissage se fait en même temps que celui des techniques de combat dans les camps d’entraînement des jeunes garçons toujouri (Tchad).

DIDIMBA-DIMBA : xylophone à une seule lame réservé aux rituels de chasse chez les Luba-Shaba.

DIKEMBÉ : lamellophone des Luba-Shaba réservé aux musiques de divertissement.

DJKWAKASA : racleur en bois des Luba-Shaba réservé aux rituels de chasse.

DITUMBA : tambours luba à une peau qui se jouent par batteries de trois. Celui qui indique le rythme de la danse, nommé ditumba-ndama, est le seul dont la caisse est obturée avec de la glaise et porte un mirliton.

DJÉLI : connus sous le nom de griots, ce sont des musiciens appartenant à la caste des nyamakala chez les Malinkés et les peuples voisins entre Mali, Guinée et Sénégal.

DJEMBÉ : grand tambour des musiciens professionnels mandingues. En forme de gobelet il a une seule membrane qui est frappée à mains nues. Sa sonorité est très puissante et il est, en général, accompagné d’au moins deux autres tambours (dunun) pour faire danser.

ÉGIDI : cf. kidi

E.NGBITI : arc musical des Pygmées Aka. Sacorde est divisée en deux sections. Il est joué par les femmes.

GANGA : tambour cylindrique à deux peaux des musiciens professionnels dans une large partie du Sahel et de la zone soudanienne. Ils sont souvent appariés. Parfois la profondeur du cylindre est réduite et ils entrent alors dans la catégorie des tambours sur cadre.

GARA : arc musical qui a son origine chez les Hottentots. Actuellement, il est pratiqué par plusieurs populations bantoues. Sa corde est mise en vibration par le souffle du musicien par l’intermédiaire d’une plume d’oiseau fixée à son extrémité.

GHAITA (ou ALGAÏTA): hautbois en usage dans toute l’Afrique islamisée. Son tuyau est en bois tourné sur le pourtour méditerranéen et dans le nord du Sahara. Plus au sud le profil général conique est obtenu par l’emboîtement de plusieurs éléments. Il est parfois appelé aussi zokra (terme qui désigne une cornemuse en Libye). La ghaïta a de cinq à sept trous de jeu, une anche double en roseau et un disque permettant au musicien d’y appuyer ses lèvres pour maintenir une forte pression dans sa bouche qui lui sert de réserve d’air pour pratiquer la respiration continue (dite circulaire).

GUENBRA (ou GENBRA) : luth monocorde de la population noire de Mauritanie. Il est joué avec un plectre pour accompagner le chant.

IMZAD : vièle monocorde des Touaregs, à corps hémisphérique. La corde, en crin de cheval, est ligaturée au manche sans cheville. Le chevalet est posé sur la peau de la table à travers laquelle est passé le manche. L’archet est une branche fortement arquée qui assure la tension de la mèche. Cet instrument est joué exclusivement par les femmes. Suivant les dialectes son nom est légèrement modifié. Le plus répandu est imzad en tahaggart (Algérie, Libye…). En tawllemet : amzad ou anzad (Niger, Mali…).

INANGA : cithare en bouclier à cordes pincées qui faisait partie des instruments joués à l’ancienne cour royale du Rwanda. Elle porte six à huit segments de corde maintenus par des encoches ménagées dans les bords du support. Elle est jouée en solo ou pour accompagner des chants généralement de structure pentatonique.

INGABÉ : tambours dynastiques des anciens rois du Rwanda, symboles de la royauté sacrée et du pouvoir.

INGOMA : tambours à deux peaux joués en ensembles de huit à dix instruments de tailles inégales. Leur facture est caractérisée par un fin laçage vertical; elle est voisine de celle des tambours dynastiques ingab. Depuis la chute de la royauté ces ensembles sont devenus très populaires et presque chaque village en possède un.

ININGIDI : vièle monocorde du Rwanda.

ISIGANKURI : cordophone des Xhosas-Mpondo, connu sous d’autres noms chez différents peuples bantous. C’est une corde tendue sur un bâton muni d’un résonateur et mise en vibration par frottement. L’instrument peut être considéré soit comme une vièle, soit comme une cithare, soit comme un arc musical.

JITUMBA : l’un des tambours d’une batterie de trois chez les Kaondé. Il porte un mirliton (cf. ditumba).

KELELI : luth à deux cordes des Teda du Tibesti à caisse hémisphérique en calebasse, en bois ou en tôle émaillée. Pour exécuter certains répertoires on y ajoute une troisième corde qui sonne à l’octave de la plus grave et n’est utilisée qu’à vide. Chez les Daza l’instrument est nommé tchégendi. C’est un instrument joué exclusivement par les hommes.

KHAS : arc musical à résonateur séparé des Bochimans et des Hottentots.

KIDI : tambour à deux peaux, tenu en bandoulière et frappé à mains nues par les forgerons musiciens du Sahel oriental (Niger, Tchad, Soudan). Utilisé uniquement par les musiciens castés nommés duudi pour accompagner leurs propres chants et faire danser les jeunes gens et jeunes filles toutes catégories sociales confondues. Il est nommé égidi dans l’est du Tchad et au Soudan oriental.

KINUTUNA : tambour sur cadre de forme hexagonale chez les Kongos du Zaïre. KISANZI nom du lamellophone de type sanza chez les Yaka.

KOLLOU (ou KOLLO) : petit tambour à une peau des musiciens professionnels entre Tchad et Niger. Il est frappé à l’aide d’une batte souple en lanières de cuir ou en fibres végétales tressées. Le corps est indifféremment en bois ou en poterie. Le même terme désigne aussi des paires de petites timbales dans certains orchestres de cour.

KORA : grande harpe-luth des griots malinkés. La caisse de résonance hémisphérique est en calebasse recouverte d’une peau de chèvre ou de gazelle. Elle porte vingt et une cordes disposées sur deux plans et soutenues par un chevalet vertical.

KRAR (ou KERAR) : lyre d’Ethiopie à six cordes qui peut être jouée aussi par les femmes, contrairement à la grande lyre bagana exclusivement réservée aux hommes.

KWADI : arc musical des Tswanas (cf. gara).

KWELLI : petit tambour à deux peaux lacées des Teda du Tibesti. Il servait autrefois à donner des signaux au cours des expéditions guerrières. Pour son usage musical il est jumelé ave le grand tambour nang ‘ara. Les deux sont frappés sur une seule peau à l’aide de baguettes droites fraîchement coupées afin de conserver une certaine souplesse.

KYONDO : tambour de bois à fente des Luba. Il est cylindrique, il peut transmettre des messages mais accompagne les chants et les danses.

LESIBA : arc musical des Sothos (cf. gara).

UNGBIDI : arc musical à deux cordes des Baka du Cameroun. Il est utilisé par les jeunes filles.

LIRU : petite clarinette en tige de mil des jeunes pâtres chez les Dogons.

LUBEMBO : cloche double en fer qui sert à divers types de communication au Shaba.

LUNGOYGOY : pluriarc à cinq cordes des Kongos.

LUSHIBA : sifflet en bois servant à la communication entre chasseurs chez les Luba.

LUSUBA : arc musical à bouche des Luba-Shaba réservé exclusivement aux femmes.

MADIMBA : xylophones se jouant par paires : neuf à dix touches pour le soliste ; sept à huit pour celui qui accompagne chez les Luba.

MAGROUNA : clarinette double de Libye à deux tuyaux mélodiques percés chacun de cinq trous avec pavillons en corne. Les deux tuyaux sont liés en position parallèle de façon à permettre de boucher les trous en même temps et de jouer à l’unisson. C’est un instrument joué uniquement par les hommes qui sont des spécialistes mais ne sont pas castés. Ils utilisent la technique de respiration circulaire.

MAKWÉYANÉ : arc musical des Swazis (cf. umakwéyana).

MAKWINDI : arc musical des Swazis (cf. gara).

MBÉLA : arc musical des Ngbaka. Instrument masculin emprunté par les Pygmées comme technique de chasse.

MBULUMBUM : arc musical d’Angola transplanté à Cuba sous le nom de hurumbumba.

MO-KINDA : tambour à une peau, ainsi nommé par les Baka et les Aka.

MONDO : tambour de bois à fente des Kongos du Zaïre et des Yaka d’Angola. C’est un tambour parleur.

MPHUTA : tambour à friction chez les Yaka d’Angola.

MVET : harpe-cithare à cinq cordes qui sert à accompagner l’épopée du même nom chez les Fangs du Gabon. L’instrument est parfois défini comme “cithare idiocorde sur bâton”. 

NAGARIT : grand tambour à deux peaux utilisé dans certaines liturgies chrétiennes en Ethiopie.

NANG’ARA : grand tambour à deux peaux des Teda du Tibesti où il est l’insigne du pouvoir du chef traditionnel, le derdé. Cependant, chaque village peut en faire un qui demeure propriété collective. Il est joué uniquement par les hommes adultes. En dehors de sa fonction musicale il peut être frappé par coups séparés pour rendre irréversibles certaines proclamations (cf. kwelli).

NAQQARAH : terme d’origine arabe qui désigne le plus souvent des timbales jouées par paires dans les orchestres de cour. Il s’applique également à différents tambours dont la fonction est proche de celle des timbales (cf. nang’ara).

NEFFARA : flûte traversière à quatre trous jouée en solo ou pour accompagner le chant en Mauritanie.

NGOMA : nom générique de divers tambours chez les populations de langue bantoue.

NGONGI : double cloche en fer qui accompagne le chant chez les Kongos du Zaïre.

NGYÉLA : cithare à sept cordes considérée comme d’origine bemba. Très répandue en Zambie et en Tanzanie et réservée aux rituels de chasse.

NKITI : tambour à friction du Zaïre. Parfois noté nkwiti.

NKUMWI : grand tambour de bois trapézoïdal des Luba. Il porte à grande distance et est réservé aux messages émanant du chef.

NTAMBU : tambours d’aisselle joués par paires chez les Kongos.

NTSONGÉ : (cf. sina).

NYAIVIAKALA (ou GNAMAKAIA) : caste d’artisans en Afrique de l’Ouest (cf. djéli).

OHONJI : arc musical d’Angola, le musicien tient entre ses lèvres l’extrémité du bois de l’arc.

PATENGÉ : tambour sur cadre de forme carrée chez les Kongos du Zaïre.

REBAB (ou REBABAT) : cordophone de type vièle à cordes frottées, ainsi nommé chez les arabophones. C’est un instrument d’homme, le plus souvent monocorde. 

RHOMBE : plaquette tournoyante mettant en vibration l’air ambiant. Souvent investi d’un rôle rituel.

SABAR : tambour tronconique à une peau des musiciens professionnels d’Afrique occidentale. Il est souvent associé à deux autres tambours pour accompagner le chant et la danse.

SAGAIA : arc musical d’Angola. En tenue de jeu le musicien tient la partie centrale de l’arc dans sa bouche.

SAKALOBO (ou ASAKALOBO) : tambour d’eau qui accompagne le tindé chez les Touaregs du Sahel (Niger, Tchad, Mali), il est joué par les femmes.

SANZA (ou SANZU ou SANZI) : terme qui est devenu d’usage courant pour désigner les lamellophones, idiophones pincés spécifiquement africains à lamelles métalliques ou végétales en nombre variable. Elles sont fixées sur des supports de formes diverses, décorés ou non.

SEGANKURU : cordophone des Tswanas (cf. isigankuri).

SINA : xylophone à onze lames des Yaka. Il se joue apparié avec un autre xylophone (ntsongé) de même type mais plus aigu.

TABL : terme arabe qui désigne, avec quelques variantes, différents tambours et timbales à travers l’ensemble de l’Afrique.

TAMA : tambour à deux peaux, de professionnels, à tension variable. C’est un tambour parleur et il accompagne le chant, notamment dans les orchestres modernes au Sénégal.

TIDINIT : luth à caisse allongée (ovale ou cintrée) des musiciens professionnels castés de Mauritanie. Il est joué par les hommes et souvent associé avec la harpe ardin jouée par les femmes de la même caste.

TINDÉ (ou TENDÉ) : grand tambour sur mortier en bois joué par les femmes touaregs.

TOUM : lamellophone d’Ethiopie de type sanza.

TSHIDZHOLO : cordophone des Vendas (cf. isigankuri).

UDLOKO : cordophone des Zoulous (cf. isigankuri).

UGUBHU : arc musical zoulou avec un résonateur en calebasse à l’une des extrémités (cf. umakwéyana).

UGWALA: arc musical des Venda (cf. gara).

UGWALI : arc musical des Xhosa (cf. gara).

UMAKWÉYANA : arc musical zoulou considéré comme originaire de chez les Tsonga du Mozambique. Le résonateur est au centre de l’arc à la différence de celui de l’ugubhu placé à l’extrémité. La corde est divisée en deux tronçons par une ligature.

UMHUBHÉ : arc musical zoulou. Sa corde est mise en vibration par le frottement d’un bâton-archet. L’extrémité de l’arc, placée entre les lèvres du musicien, lui permet d’émettre une mélodie d’harmoniques. Il est nommé chez les Xhosas : umrhubhé.

UMRHUBH : arc musical chez les Xhosas.

UMTSHINGO : flûte traversière des bergers zoulous.

UMUDURI : arc musical utilisé pour les musiques de divertissement au Rwanda dans les villages.

UNKWINDI : arc musical des Zoulous (cf. gara).

ZAWZAYA : flûte terminale tenue obliquement pour jouer par les bergers de Mauritanie. Elle a jusqu’à six trous de jeu et peut être utilisée soit musicalement, soit pour adresser des signaux au troupeau.

ZIKR : cérémonie liturgique dérivant du soufisme et dans laquelle la musique joue un rôle important pour conduire les participants à la transe.

ZOKRA : autre nom du hautbois ghaita entre Tunisie et Libye où c’est aussi le nom de la cornemuse.


source : MONIQUE BRANDILY