La Marseillaise - recontextualisation





Suite à la déclaration de guerre le 20 avril 1792, à l’empereur d’Autriche et plus tard au roi de Prusse, Rouget de Lisle est en garnison à Strasbourg au Fort Blanc. Il fait partie du bataillon « Les enfants de la Patrie ».
Le 25 avril 1792, Frédéric de Dietrich, qui est le maire de la ville de Strasbourg, organise une fête patriotique à laquelle participe Rouget de Lisle qui est poète et violoniste amateur. Durant cette soirée, il compose le « Chant de guerre pour l’armée du Rhin ». Rouget de Lisle s’est inspiré d’une affiche des Amis de la Constitution, diffusée dans Strasbourg le 25 avril. Cette affiche commençait par les paroles : « Aux armes citoyens ! L’étendard de la guerre est déployé : le signal est donné. Aux armes ! Etc.»

Ce chant de guerre révolutionnaire, véritable hymne à la liberté, fut déclaré chant national le 26 messidor an III (= 14 juillet 1795). Il fut interdit sous les régimes autoritaires de l’Empire et de la Restauration en raison de sa consonance trop révolutionnaire avant d’être remis à l’honneur lors des Trois Glorieuses (27, 28 et 29 juillet 1830). Aussi durant la guerre de 1870, la Marseillaise est reprise par le peuple.
Le 14 février 1879, la IIIème République en fait l’hymne national français. Cependant, traduite au XIXème siècle dans la plupart des langues européennes, la Marseillaise a également souvent accompagné les journées révolutionnaires (Russie, Hongrie...).
Par patriotisme, au moment des guerres, elle était reprise par les soldats ou comme pendant la Seconde Guerre mondiale par les résistants prisonniers et par les déportés dans les camps de concentration.

Le caractère d’hymne national est à nouveau affirmé dans les constitutions de 1946 et de 1958 (article 2).
Depuis elle est jouée lors des cérémonies officielles, des commémorations (11 novembre, 8 mai), des déplacements du Président de la République mais aussi lors des rencontres sportives internationales auxquelles participent les équipes de France.


JE RETIENS :

— musique très rythmée, militaire, martial, fédérateur (refrain tous ensemble en choeur).
— texte nationaliste, patriotique, injonctif (point d’exclamations : donne des ordres).
— C’est une marche militaire !



LE TEXTE :


REFRAIN 
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur...
Abreuve nos sillons !

COUPLETS

I
Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes.
Aux armes, citoyens ! Etc.

II
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
Aux armes, citoyens ! Etc.

III
Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !

Aux armes, citoyens ! Etc.

IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tout prêt à se battre.
Aux armes, citoyens ! Etc.

V
Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s'armant contre nous ! (Bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
Aux armes, citoyens ! Etc.

VI
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !

Aux armes, citoyens ! Etc.

VII
Peuple français, connais ta gloire ;
Couronné par l'Égalité,
Quel triomphe, quelle victoire,
D'avoir conquis la Liberté ! (Bis)
Le Dieu qui lance le tonnerre
Et qui commande aux éléments,
Pour exterminer les tyrans,
Se sert de ton bras sur la terre.
Aux armes, citoyens ! Etc.

VIII
Nous avons de la tyrannie
Repoussé les derniers efforts ;
De nos climats, elle est bannie ;
Chez les Français les rois sont morts. (Bis)
Vive à jamais la République !
Anathème à la royauté !
Que ce refrain, partout porté,
Brave des rois la politique.
Aux armes, citoyens ! Etc.

IX
La France que l'Europe admire
A reconquis la Liberté
Et chaque citoyen respire
Sous les lois de l'Égalité ; (Bis)
Un jour son image chérie
S'étendra sur tout l'univers.
Peuples, vous briserez vos fers
Et vous aurez une Patrie !
Aux armes, citoyens ! Etc.

X
Foulant aux pieds les droits de l'Homme,
Les soldatesques légions
Des premiers habitants de Rome
Asservirent les nations. (Bis)
Un projet plus grand et plus sage
Nous engage dans les combats
Et le Français n'arme son bras
Que pour détruire l'esclavage.
Aux armes, citoyens ! Etc.

COUPLET DES ENFANTS

Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
Aux armes, citoyens ! Etc.

Enfants, que l'Honneur, la Patrie
Fassent l'objet de tous nos vœux !
Ayons toujours l'âme nourrie
Des feux qu'ils inspirent tous deux. (Bis)
Soyons unis ! Tout est possible ;
Nos vils ennemis tomberont,
Alors les Français cesseront
De chanter ce refrain terrible :
Aux armes, citoyens ! Etc.