Chanson française

La chanson française s'alimente à deux sources anciennes : les chansons populaires et le répertoire des troubadours. Adoptant parfois un ton contestataire (mazarinades du XVIIè s., chants révolutionnaires du XVIIIè s.), elle n'a cessé de se nourrir de cette tension entre la tradition populaire et des formes plus savantes.

De nombreux cafés-concerts et cabarets (le Chat noir, animé par Aristide Bruant) apparaissent dans le courant du XIXè s., dont la fin est marquée par une véritable explosion des genres : chanson nationaliste, comique troupier (Polin, Ouvrard) et chanson réaliste (Fréhel, Damia).

Fréhel : chanson réaliste "Tel qu'il est"

Alors que, durant les années folles, la chanson s'ouvre aux influences étrangères (jazz et tango) et répond aux besoins d'amusement du public avec le music-hall et ses vedettes (Mistinguett et Maurice Chevalier), les années de guerre offrent un contraste entre des chansons de propagande (Maréchal nous voilà), des œuvres militantes (le Chant des partisans) et le swing des zazous.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Germain-des-Prés devient le principal foyer de la chanson française, avec notamment Juliette Gréco et Boris Vian. Interprète exigeante, Édith Piaf contribue également à lancer la carrière de nombreux artistes (Georges Moustaki, Charles Aznavour, Yves Montand, Gilbert Bécaud).

Le développement des médias et du disque ouvre bientôt une nouvelle ère, celle des vedettes du « show-bizz » (Claude François, Françoise Hardy, Johnny Hallyday) dont les carrières sont gérées par des imprésarios.

La chanson à texte (Léo Ferré, Jacques Brel, Georges Brassens, Barbara, Claude Nougaro) fait pourtant la preuve de sa vitalité face à cette lame de fond commerciale.

Dans les années 1980, le courant de la « nouvelle chanson française » (Alain Souchon, Renaud) suit la voie ouverte par Serge Gainsbourg, tout en intégrant l'influence anglo-saxonne ; des artistes comme Alain Bashung ou les Rita Mitsouko bâtissent un répertoire aux accents résolument rock.

Les années 2000 connaissent une véritable explosion des genres (Bénabar, Sanseverino, Thomas Fersen, Arthur H…).