chanson "Lili Marleen"


On associe cette chanson culte à Marlène Dietrich. Sa vraie créatrice fut Lale Andersen qui enregistra deux "Lili Marleen" dès 1939.



Voici un scoop sonore. La première version chantée par Lale Andersen. Elle avait été composée par Rudolf Zink, l'amant de Lale Andersen, qui avait acheté en 1937 un recueil de poèmes de Hans Leip. On associe Lili Marleen à la deuxième guerre mondiale. Le texte a été écrit en 1915 par Leip, soldat-poète, qui eut un coup de blues avant de devoir repartir sur le front et qui écrivit ce poème en mémoire de Lili et de Marleen.

Dès qu'elle fut diffusée sur les ondes de Radio Belgrade, la chanson fit un malheur auprès des soldats qui la réclamaient à cor et à cri. Devenu le générique de fin de journée, elle fut adoptée par les soldats de tous les camps. Goebbels continue de la détester, persécutant son interprète Lale Andersen, qui montre peu d'ardeur à soutenir le régime, mais dans le camp allemand, elle a ses partisans : Rommel, la femme de Goering et sa fille, Edda, qu'on peut entendre ici fredonner la mélodie.

Dès 1943, Solidor, incarnation de la "garçonne" et de l'ambiguïté sexuelle, chouchou des portraitistes des années 30, interprète la chanson en français. Son cabaret, la Vie parisienne, de la rue Sainte-Anne, est justement très fréquentée par les officiers allemands. Son activité incessante durant la guerre pour divertir les troupes d'occupation lui vaudra d'ailleurs certains ennuis à la Libération.

Et Marlène arriva enfin. En 1944, elle l'intègre à son tour de chant destiné aux troupes alliées. Elle n'est d'ailleurs pas la première à enregistrer une version en anglais. Mais le 18 août 1941, la chanson renaît de ses cendres. A Belgrade, le programmateur de la radio de la Wehrmacht tombe sur ce disque de 1939. Il le diffuse. C'est aussitôt le raz-de-marée. 5000 lettres quotidiennes de soldats incitent la radio à la passer plus souvent. Elle devient le générique de fin de journée à 21 h 57. 
Les soldats en permission la réclament en Allemagne. Rommel en est fou, la femme de Goering aussi. Et Radio-Berlin s'en inspire pour créer une émission de messages personnels. Tout le monde, en temps de guerre, s'approprie cette mélodie de l'adieu, de l'absence, de l'espoir. "Cette chanson risque bien de nous survivre", confie Hitler. Hymne officieux de l'armée allemande, elle plaît même aux soldats anglais à Tobrouk qui l'écoutent sur les hauts-parleurs de la radio allemande. A 21 h 57, les deux camps l'écoutent religieusement. Elle est traduite en 58 langues, Suzy Solidor la chante en français.
En savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Lili_Marleen