Copland - Fanfare for the common man
juillet 29, 2016
L'oeuvre et l'histoire
- 1942 : Une œuvre de commande à vocation patriotique, Sorte de « réponse patriotique » à l’entrée en guerre (N. Butterworth p. 91)
- La commande émane de Eugene Goossens, du Cincinatti Symphony Orchestra ; elle s’adresse à 18 compositeurs (dont H. Cowell et D. Milhaud) : écriture d’une « fanfare patriotique » ; 10 œuvres furent sélectionnées pour la saison 1942-43. « Mon idée était de faire de ces fanfares des contributions significatives à l’effort de guerre » - E. Goossens, in Aaron Copland, Howard Pollack p. 360.
- A la suite de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, Copland écrit un Lincoln portrait et la Fanfare – toutes deux œuvres de commande
- Copland choisit d’écrire sa pièce pour l’homme ordinaire – hommage en quelque sorte aux « soldats inconnus » : « c’était l’homme ordinaire, après tout, qui faisait le sale boulot à la guerre… » (Copland, in Pollack p. 360).
- La première eut lieu le 12 mars 1943.
- La Seconde guerre mondiale et plus précisément l’attaque de Pearl Harbor :
- Le 7 décembre 1941 à l’aube, attaque surprise de l’aviation japonaise sur la flotte américaine du Pacifique basée sur l’île d’Oahu – archipel des îles Hawaï, 50ème et dernier état américain.
- Pertes importantes pour les américains.
- Cette attaque entraine l’entrée en guerre des USA dans le conflit mondial.
- La musique américaine de l’entre deux guerres.
- La Fanfare « est devenue un hymne américain » M. Tylson Thomas
Référence au passé
Les fanfares
- Le terme désigne une formation (pour Cuivres et Percussions) aussi bien qu’un genre musical d’origine populaire pour ce même type d’orchestre.
- Une musique de rue, apanage des musique de fête ou militaires.
- Les « Marching bands » américains en sont issus.
- Une musique fonctionnelle : célébration, sacre, guerrière, de chasse…
- La musique savante s’en empare : Monteverdi (Orfeo), Lully (Te Deum), Berlioz (Les Troyens), Verdi (Aïda), Wagner (Tannhäuser)…
Caractéristiques musicales
- Caractère festif ou solennel selon les cas.
- Aspect rythmique prononcé
- Mélodie le plus souvent disjointe et fondée sur l’accord parfait de la tonalité initiale.
- Une sonnerie, un appel ou un signal.
Analyse de l'oeuvre
Généralités
- Une fanfare :
- Orchestre de Cuivres et Percussions : 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 3 tubas, timbale, grosse caisse, tam-tam.
- Le thème, en forme d’appel ou de sonnerie, est caractéristique à ce égard.
- Tempo très lent (noire = 52), sorte de plainte (E. Christ p.184), ton « déclamatoire » (Pollack P. 361).
- Tonalité générale : Si bémol
- Aspect « massif » de l’écriture harmonique.
- L’œuvre fut intégralement reprise, en guise d’introduction lente, dans le finale de sa 3ème Symphonie (1946).
Le thème principal
Présenté la 1ère fois à l’unisson, il s’organise en quatre éléments distincts :
a) l’appel, en deux parties : quarte et quinte ascendantes (arpège Si b), arrivée sur un sol qui suggère la sous-dominante.
b) Motif descendant en noires régulières
c) Arpèges ascendants sur Mi b et Sib
d) Désinence sur arpège descendant de Si b.
Organisation interne de la pièce : principe de densification de la masse orchestrale
Une introduction aux percussions – rythme caractéristique qui ponctue les présentations du thème
Trois occurrences du thème, à chaque fois présenté différemment. Et une coda modulante.
Présentation initiale du thème : unisson aux trompettes, conclue par le rythme des percussions.
Deuxième occurrence : le thème est modifié par :
- Introduction de la polyphonie – entrée des Cors , quartes et quintes à vide.
- Ajout des mesures 16 – 18, sorte de développement de la cellule précédente
- Modifications (cf. mesures 18, 20).
- Thème coupé en deux – retour rythme de la percussion.
La troisième présentation du thème :
- Incipit transposé dans le grave, entrée des trombones et tubas
- Traitement de ce motif en échos
- Harmonie complétée dans la partie b) (accords : 5 et 6)
- Retour du développement de b) modifié, absence de c) et d)
Un nouveau motif très vertical, sorte de « choral », apparaît des mesures 30 à 40 :
La Coda, très modulante :
- Reprise de la tête du thème, ralenti rythmiquement et transposé
- Alternance avec des accords qui amènent de nouveaux éclairages harmoniques (Fa majeur notamment)
- Fin en Ré Majeur.