Copland - Fanfare for the common man







L'oeuvre et l'histoire

  • 1942 : Une œuvre de commande à vocation patriotique, Sorte de « réponse patriotique » à l’entrée en guerre (N. Butterworth p. 91)
  • La commande émane de Eugene Goossens, du Cincinatti Symphony Orchestra ; elle s’adresse  à 18 compositeurs (dont H. Cowell et D. Milhaud) : écriture d’une « fanfare patriotique  » ; 10 œuvres furent sélectionnées pour la saison 1942-43. « Mon idée était de faire de ces fanfares des contributions significatives à l’effort de guerre » - E. Goossens, in Aaron Copland, Howard Pollack p. 360. 
  • A la suite de l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, Copland écrit un Lincoln portrait et la Fanfare – toutes deux œuvres de commande
  • Copland choisit d’écrire sa pièce pour l’homme ordinaire – hommage en quelque sorte aux « soldats inconnus » : « c’était l’homme ordinaire, après tout, qui faisait le sale boulot à la guerre… » (Copland, in Pollack p. 360).
  • La première eut lieu le 12 mars 1943.
  • La Seconde guerre mondiale et plus précisément l’attaque de Pearl Harbor : 
    • Le 7 décembre 1941 à l’aube, attaque surprise de l’aviation japonaise sur la flotte américaine du Pacifique basée sur l’île d’Oahu – archipel des îles Hawaï, 50ème et dernier état américain. 
    • Pertes importantes pour les américains.
    • Cette attaque entraine l’entrée en guerre des USA dans le conflit mondial.

  • La musique américaine de l’entre deux guerres.
  • La Fanfare « est devenue un hymne américain » M. Tylson Thomas

Référence au passé

Les fanfares

  • Le terme désigne une formation (pour Cuivres et Percussions) aussi bien qu’un genre musical d’origine populaire pour ce même type d’orchestre.
  • Une musique de rue, apanage des musique de fête ou militaires. 
  • Les « Marching bands » américains en sont issus.
  • Une musique fonctionnelle : célébration, sacre, guerrière, de chasse… 
  • La musique savante s’en empare : Monteverdi (Orfeo), Lully (Te Deum), Berlioz (Les Troyens), Verdi (Aïda), Wagner (Tannhäuser)…

Caractéristiques musicales

  • Caractère festif ou solennel selon les cas.
  • Aspect rythmique prononcé
  • Mélodie le plus souvent disjointe et fondée sur l’accord parfait de la tonalité initiale. 
  • Une sonnerie, un appel ou un signal.


Analyse de l'oeuvre

Généralités


  • Une fanfare : 
    • Orchestre de Cuivres et Percussions : 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 3 tubas, timbale, grosse caisse, tam-tam.
    • Le thème, en forme d’appel ou de sonnerie, est caractéristique à ce égard.

  • Tempo très lent (noire = 52), sorte de plainte (E. Christ p.184), ton « déclamatoire » (Pollack P. 361). 
  • Tonalité générale : Si bémol
  • Aspect « massif » de l’écriture harmonique.
  • L’œuvre fut intégralement reprise, en guise d’introduction lente, dans le finale de sa 3ème Symphonie (1946).

Le thème principal


Il se caractérise d’abord par son incipit, en forme d’appel ou de sonnerie présenté aux trompettes
Présenté la 1ère fois à l’unisson, il s’organise en quatre éléments distincts : 
a) l’appel, en deux parties : quarte et quinte ascendantes (arpège Si b), arrivée sur un sol qui suggère la sous-dominante.
b) Motif descendant en noires régulières
c) Arpèges ascendants sur Mi b et Sib
d) Désinence sur arpège descendant de Si b.

Echelle mélodique défectueuse :

Organisation interne de la pièce : principe de densification de la masse orchestrale

Une introduction aux percussions – rythme caractéristique qui ponctue les présentations du thème
Trois occurrences du thème, à chaque fois présenté différemment. Et une coda modulante.


Présentation initiale du thème : unisson aux trompettes, conclue par le rythme des percussions.


Deuxième occurrence : le thème est modifié par :

  • Introduction de la polyphonie – entrée des Cors , quartes et quintes à vide.

  • Ajout des mesures 16 – 18, sorte de développement de la cellule précédente
  • Modifications (cf. mesures 18, 20).
  • Thème coupé en deux – retour rythme de la percussion.  


La troisième présentation du thème : 

  • Incipit transposé dans le grave, entrée des trombones et tubas
  • Traitement de ce motif en échos
  • Harmonie complétée dans la partie b) (accords : 5 et 6)
  • Retour du développement de b) modifié, absence de c) et d)


Un nouveau motif très vertical, sorte de « choral », apparaît des mesures 30 à 40 :


La Coda, très modulante : 

  • Reprise de la tête du thème, ralenti rythmiquement et transposé
  • Alternance avec des accords qui amènent de nouveaux éclairages harmoniques (Fa majeur notamment)
  • Fin en Ré Majeur.

Une organisation dynamique en crescendo






Manuscrit original




Transcription moderne en sons réels