La symbolique des tonalités

Depuis la renaissance, les musiciens associent une signification à l’emploi des « tons », qu’ils nomment modes (théorie de l’ethos des modes ou « énergie des modes », terme repris par Charpentier en 1690). Jusqu’au XVIIIe siècle, on distinguait fortement, à la perception auditive, chacune des tonalités car le tempérament inégal conférait à chacune une couleur particulière. Pour un théoricien proche de Bach comme Mattheson (Das Neueröffnete Orchester, 1713), le « langage des bienheureux en toute éternité » (la musique) évolue dans des sphères tonales directement reliées aux passions.