Analyse des 5 chansons de Hendrix (Vincent Lonjon)


Hey Joe



PAROLES
TRADUCTION
Intro guitare libre






Hey Joe, where you goin' with that gun in your hand
Hey Joe, I said where you goin' with that gun in your hand


Hé Joe, où vas-tu avec ce flingue à la main ?
Hé Joe, j’ai dit où vas-tu avec ce flingue à la main ?







I'm going down to shoot my old lady
You know, I've caught her messin' around with another man

I'm going down to shoot my old lady
You know, I've caught her messin' around with another man
And that ain't too cool
Je vais aller buter ma gonzesse
Tu sais, je l’ai vue avec un autre homme


Je vais aller buter ma gonzesse
Tu sais, je l’ai vue avec un autre homme
Et c’est pas vraiment cool


Hey Joe, I've heard you shot your woman down,  shot her down, now

Hey Joe, I heard you shot your old lady down,
You shot her down to the ground

Hé Joe, j’ai entendu dire que tu avais tué ta gonzesse

Hé Joe, j’ai entendu dire que tu avais tué ta gonzesse, Tu l’as descendue









Yes I did, I shot her
You know, I caught her messin' round, messin' round town
Yes I did, I shot her
You know, I caught my old lady messin' around town
And I gave her the gun, I shot her !


Oui, je l’ai fait, je l’ai descendue
Tu sais je l’ai vue en train de déconner en ville
Oui je l’ai descendue
Tu sais je l’ai vue en train de déconner en ville

Et je lui ai donné le flingue, j’ai tiré sur elle !

[solo guitare]


Hey Joe, alright
Shoot her one more time, baby


D’accord, flingue-là encore une fois, mec !





Hey Joe, said now
Where you gonna run to now ?
Where you gonna run to ?
Hey Joe, I said where you gonna run to now ?
Where you, where you gonna go?

Hé Joe,
Où vas-tu t’enfuir maintenant ?
Vers où vas-tu courir ?
He Joe, j’ai dit où vas-tu t’enfuir maintenant ?
Où vas-tu aller ?









Well, dig it
I'm goin' way down south,
Way down to Mexico way
Alright !
I'm goin' way down south,
Way down where I can be free
Ain't no one gonna find me

Ouais, écoute, mec !
Je m’tire vers le sud
Je pars au sud vers le Mexique
Ok !
Je m’tire vers le sud
Où je pourrai être libre
Et personne ne me trouvera





Ain't no hangman gonna,
He ain't gonna put a rope around me
You better believe it right now
I gotta go now 
Aucun bourreau ne me passera,
Ne me passera la corde autour du cou
Tu ferais mieux de me croire tout de suite
Je me tire maintenant





Hey Joe, you better run on down
Good by everybody

He Joe, tire-toi vite
Salut à tout le monde

Naissance de la chanson : Hey Joe est en fait une reprise de B.Roberts. Chas Chandler, bassiste des Animals, entend Hendrix jouer un arrangement de celle-ci dans un club new yorkais et fasciné, le convainc de venir l’enregistrer à Londres avec les deux autres musiciens qui constitueront le groupe The Jimi Hendrix Experience (Mitch Mitchell à la batterie et Noel Redding à la guitare)

Le texte : Le texte n’est pas de Hendrix (ni la musique originale), se présente sous la forme d’un dialogue et raconte l’histoire d’un personnage au machisme insolent en fuite après avoir tué sa femme coupable d’avoir eu des fréquentations extra conjugales. Cette chanson n’est certainement pas une chanson à message, Hendrix n’ayant rien à voir avec l’attitude du personnage, mais on peut analyser la fuite du « héros » comme illustrant une thématique connue de Hendrix, celle de la fuite vers un ailleurs, un autre monde.

Thèmes/mélodies/riffs : Pas de riff caractéristique ici, toute l’unité musicale de la chanson est construite autour de la base harmonique permanente.

Harmonie : Toute la chanson est basée sur une unique suite d’accords parfaits (doM, solM, réM, laM, miM)

Structure : La base harmonique étant la même pendant toute la chanson, il est difficile d’en dégager une structure. Il n’y a pas de couplets/refrains même si certaines phrases se répètent. Le texte suggère un mouvement: en première partie le personnage secondaire demande à Joe s’il a bien tué sa femme et celui-ci confirme. Après un solo de guitare sans grande virtuosité, il lui est demandé ce qu’il va maintenant faire et répond qu’il va fuir way down south pour échapper au bourreau.



Purple Haze


Introduction

Accords puis
 Riff à la guitare






Couplet 1
 Purple Haze are in my brain
 Lately things don't seem the same
Actin' funny, but I don't know why
'Scuse me while I kiss the sky
De la brume pourpre dans ma tête
Les choses récentes ne semblent plus les mêmes
Je me comporte étrangement mais ne sais pourquoi
Excuse moi pendant que j’embrasse le ciel

Couplet 2
Purple Haze all around
Don't know if I'm coming up or down
Am I happy or in misery?
Whatever it is, that girl put a spell on me !
De la brume pourpre tout autour
Je ne sais si je monte ou descends
Suis-je heureux ou non ?
Quoi qu’il en soit, cette fille m’a envoûté !

Solo de guitare 1
Help me, help me...
Aide moi, aide moi !
Riff  guitare




Couplet 3
Yeah, Purple Haze are in my eyes
Don't know if it's day or night
You've got me blowing, blowin' my mind
Is it tomorrow or just the end of time?...
De la brume pourpre dans mes yeux
Je ne sais pas si c’est le jour ou la nuit
Tu m’as eu en faisant s’envoler mon esprit
Est-ce demain ou il s’agit simplement de la fin des temps ?
Solo de guitare 2




Naissance de la chanson : Enregistrée en 1967 à Londres en partie grâce aux bénéfices de Hey Joe. Une semaine après sa sortie, il est numéro trois dans les charts britanniques.

Le texte : Purple Haze (qu’on peut traduire par «brume pourpre» ou « nuée violette » ) fut qualifiée à l’époque, comme un hymne à la drogue et aux produits hallucinogènes. Il ne faut pas chercher dans ce texte aux accents psychédéliques notoires un sens logique, car il est une évocation colorée d’un rêve hallucinatoire : « L'idée venait d'un rêve que j'avais fait, dans lequel je marchais sous la mer. C'était en rapport avec une histoire que j'avais lue dans un magazine de science fiction » (où il y est question d'une planète où le ciel devient parfois violet la nuit et mauve le jour).

Thèmes/mélodies/riffs : Un riff principal, issu de la gamme pentatonique elle-même issue du mode de ré sur mi




Harmonie : Mode de ré

Structure : Introduction : Guitare seule sur les accords seuls de 4te augmentée (mi-la#), La guitare joue le riff caractéristique accompagnée de la basse et la batterie - Couplet 1 - Couplet 2 - Solo de guitare 1- Riff de l’introduction - Couplet 3 - Solo de guitare 2

Autres : Omniprésence de la partie de guitare, avec une grande variété des modes de jeu :
- Slide: glissando vers le haut du manche
- Distorsion
- Vibrato (à main)
- Pédale octaviante : octavie la note jouée
- Pédale wah wah




If 6 was 9





IF 6 WAS 9


SI 6 ETAIT EGAL A 9





Couplet 1

(yeah, sing a song bro...)

If the sun refused to shine
I don’t mind, I don’t mind
If the mountains, fell in the sea
Let it be, it ain’t me.

Got my own world to live through
And I ain’t gonna copy you.


(ouais, chante une chanson, mon frère...)

Si le soleil refuse de briller
Ça m’est égal, ça m’est égal
Si les montagnes, tombent dans la mer
C’est comme ça, c’est pas moi.

Je vis dans mon propre monde
Et je ne vais pas te copier






Couplet 2

Yeah (sing the song brother...)

Now if six turned out to be nine
Oh I don’t mind, I don’ mind

If all the hippies cut off all their hair
Oh I don’t care, oh I don’t care
Dig

‘cause I’ve got my own world to live through
And I ain’t gonna copy you


(ouais, chante une chanson, mon frère...)

Maintenant si  6 devenait 9
Oh ça m’est égal, ça m’est égal

Si tous les hippies coupaient leurs cheveux
Oh ça m’est égal, ça m’est égal
Tu piges

Parce que je vis dans mon propre monde
Et je ne vais pas te copier





Parlé/chanté

White collar conservative flashing down the street
Pointing their plastic finger at me
They’re hoping soon my kind will drop and die but
I’m gonna wave my freak flag high, high !



Les conservateurs cols blancs apparaissent dans la rue
Ils me montrent de leur doigt de plastique
Ils espèrent que bientôt mon espèce va disparaître et mourir mais
Je vais brandir mon drapeau de déjanté* bien haut, bien haut !

Solo de basse

Wave on, wave on...


Le brandir, le brandir...



Fall mountains, just don’t fall on me
Go ahead on mister business man,
You can’t dress like me

Don’t nobody know what I’m talkin’ about
I’ve got my own life to live
I’m the one that’s gonna die when it’s time for me to die
So let me live my life the way I want to
Yeah, sing on brother, play on drummer

Tombez montagnes, mais ne tombez pas sur moi
Allez-y monsieur homme d’affaires
Tu ne peux pas t’habiller comme moi

Est-ce que quelqu’un sait de quoi je parle
Je dois vivre ma propre vie
Je suis celui qui mourra quand ce sera mon heure de mourir
Alors laissez-moi vivre ma vie comme je le veux
Ouais, chante mon frère, continue à jouer, batteur




Naissance de la chanson : Issue d’une jam session (séance d’improvisation collective) faite en mai 1967 juste avant la sortie du premier album, cet enregistrement est agrémenté de bruits de pas et de flûte. Cette première mouture disparaît lorsque Hendrix oublie la bande dans un taxi. C’est une ancienne version qui sera retenue pour la parution dans l’album Axis: bold of love.

Le texte : Il fait apparaître un Hendrix, sûr de lui qui revendique son droit à la différence, son droit à mener la vie qu’il entend, indépendamment de ce qui peut se passer autour de lui. Il en profite pour stigmatiser les business men qu’il toise de haut avec son drapeau de freak. «Freak est un mot désuet aujourd’hui, on pourrait aussi le traduire par « quelqu’un de complètement à l’ouest », ou bien par « excentrique» (auteur ?)

Thèmes/mélodies/riffs : un riff minimaliste et entêtant donne à la chanson sa marque. De deux notes au départ dans l’introduction :
Il s’enrichit de deux notes supplémentaires au 2e couplet :

Pour finalement apparaître après la partie centrale dans une version où la première note n’est plus sur le temps :
Structure : Cette chanson au caractère expérimental et improvisatoire peut observer une forme ABA du fait qu’on retrouve le riff du début à la fin après une partie centrale très contrastée, mais la couleur globale reste celle d’un mélange de rock et d’atmosphère planante non éloignée d’un acid-trip. Si les deux premiers couplets offrent une certaine symétrie musicale (mêmes thèmes, mêmes mélodies), la partie centrale qui apparaît après un silence assez long et surprenant n’a plus rien à voir, le chant devient parlé, et la virtuosité de la basse devient manifeste. La troisième partie qui voit le retour du riff offre à la batterie l’occasion de montrer sa virtuosité. La coda voit s’enflammer la guitare dans un délire de sonorités criardes et virtuoses sur une pédale de basse alternant les octaves de mib.


All along the watchtower


ALL ALONG THE WATCHTOWER
TOUT AU LONG DE LA TOUR DE GUET


There must be some kind of way out of here
Said the joker to the thief
There’s too much confusion
I can’t get no relief
Businessman they drink my wine
Plow men dig my earth
None will level on the line
Nobody of it is worth


Il doit bien y avoir un moyen de s’en sortir

Dit le farceur au voleur
Il y a trop de confusion
Rien ne peut me soulager
Les hommes d’affaires boivent mon vin
Les paysans creusent la terre
Personne n’y arrive
Personne n’en vaut la peine



[solo guitare 1]



No reason to get excited
The thief he kindly spoke
There are many here among us
Who feel that life is but a joke

But you and I we’ve been through that
And this is not our fate
So let us not talk falsely now

The hours getting late, Hey !

Pas de raison de s’exciter
Dit gentiment le voleur
Il y en a beaucoup ici parmi nous
Qui pensent que la vie n’est rien d’autre qu’une farce
Mais toi et moi, nous sommes passés par tout ça
Et ce n’est pas notre destin
Alors ne nous parlons pas hypocritement maintenant
Il se fait tard, hey !


[solo guitare 2]  slides

Hey !

[solo guitare 3]




All along the watchtower
Princes kept the view
While all the women came and went

Bare-foot servants too
Outside in the cold distance
A wild cat did growl
Two riders were approachin’
And the wind began to howl, Hey


Tout au long de la tour de guet
Les princes surveillent
Pendant que toutes les femmes allaient et venaient
Les serviteurs pieds nus aussi
Dehors, loin dans le froid
Un chat sauvage a feulé
Deux cavaliers approchaient
E le vent s’est mis à mugir, hey

[solo guitare 4]





All along the watchtower
They say come in
Have you ever ?
Don’t be way out here


Tout au long de la tour de guet
Ils ont dit d’entrer
N’avez-vous jamais ?
Ne reste pas loin d’ici

Naissance de la chanson : Cette chanson a été écrite à l’origine par Bob Dylan. Né en 1941, ce dernier est poète, compositeur, joueur d’harmonica et marqua fortement la musique populaire occidentale à partir des années 1960 (folk, rock et country). Il porte l’emblème de la protest song et symbolise toute une génération. Hendrix voit en lui un maître à penser :

« Chacun devrait lire ses textes (…) C’est de la poésie pleine des joies et tragédies de la vie. Ni lui ni moi ne chantons de façon habituelle. Nous sommes juste nous-mêmes (…) C’est comme si j’avais écrit Watchtower sans pouvoir l’achever (…). Dylan m’aide à écrire car j’ai une centaine de chansons inachevées et maintenant j’ai un peu plus confiance en moi pour en finir une ».



All along the watchtower version Dylan sort en décembre 1967 et Hendrix l’entend quelques semaines plus tard et décide rapidement d’en faire une reprise. Perfectionniste à l’extrême, il se lance dans une interminable série de prises. Souvenirs d’un de ses collègues : « Jimi passait la tête et disait «c’est bon, t’es sûr ?», je répondais «Ouais, Jimi, superbe», et il disait « Bon alors je vais en refaire une autre». Et nous avons continué, et chaque prise était meilleure que la précédente, et il ne trouvait jamais que c’était assez bon et tu te retrouves avec six ou sept prises de guitare et cinq ou six pistes vocales qui sont autant de chefs d’œuvre ». La version Hendrix sort sur son 3e album Electric Ladyland en octobre 1968.

Après que la version d’Hendrix soit sortie, Dylan commente :
« J’aime tellement la façon dont Hendrix a enregistré Watchtower que depuis qu’il est mort je le joue de la même façon (…) Ce qui est étrange c’est qu’à chaque fois que je chante ce morceau j’ai l’impression de lui rendre hommage »

Le texte : Hendrix reprend exactement le même texte et la même structure que Dylan, il rajoute juste un «cold» à «Outside in the cold distance» et quelques lignes à la fin. Ce texte n’est pas facilement accessible, il reste plus chargé de symboles que de sens. Certains ont vu Dylan se peindre dans le personnage du joker (farceur) et représenter ses producteurs comme le thief (le voleur). Mais le texte reste sujet à de multiples interprétations.

Thèmes/mélodies/riffs : Si riff il y a, il se confond avec la base harmonique qui est la même tout le temps, comme dans Hey Joe.

Harmonie : On peut parler d’ostinato harmonique. Dans la tonalité générale de do mineur (do# mineur chez Dylan), il y a alternance permanente entre les degrés I (accord de do mineur) et VI (accord de la bémol majeur). On retrouve le même ostinato harmonique à la fin de Stairway to heaven de Led Zeppelin (en la mineur).

Structure : Hendrix respecte la même structure que Dylan. Intro - Couplet - solo - Couplet 2 - 2 grands solos - Couplet 3 - solo


Apports d’Hendrix : Il remplace les solos d’harmonica par des solos de guitare, ralentit le tempo, ajoute une batterie plus complexe (vraiment très sage chez Dylan), un tambourin et des castagnettes. Ce sont surtout les solos de guitare qui donnent tout l’intérêt de cette relecture avec les curieux slides du solo central faits avec un briquet ou la sensualité endiablée du solo suivant, les effets de pédale wah-wah. A noter aussi une voix plus débridée, plus passionnée que chez Dylan. En résumé, Dylan privilégie le texte sur les effets instrumentaux qui sont bien modestes, et Hendrix propose une version instrumentalement plus riche.


Voodoo child (slight return)





VOODOO CHILD (SLIGHT RETURN)


ENFANT VAUDOU (PETIT RETOUR)
Sons étouffés
Guitare + thème





Riff sons saturés avec batterie, basse et solo






Well, I stand up next to a mountain
And I chop it down with the edge of my hand

Well, I stand up next to a mountain
And I chop it down with the edge of my hand

Well, I pick up all the pieces and make an island
Might even raise a little sand


Bon, je me tiens debout près d’une montagne
Et je la fends du tranchant de ma main

Bon, je me tiens debout près d’une montagne
Et je la fends du tranchant de ma main

Bon, je ramasse tous les morceaux et j’en fais une île
Je vais même peut-être y faire une petite plage


Refrain

‘cause I’m a voodoo child
Lord knows I’m a voodoo child baby


Parce que je suis un enfant vaudou
Dieu sait que je suis un enfant vaudou, chérie

Solo guitare puis
Riff






I want to say one more last thing
I didn’t mean to take up all your sweet time
I’ll give it right back to ya one of these days

I said I didn’t mean to take up all your sweet time
I’ll give it right back one of these days

If I don’t meet you no more in this world then
I’ll meet ya on the next one
And don’t be late, don’t be late

Je veux dire encore une dernière chose
Je ne voulais pas te prendre tout ton précieux temps
Je vais te le rendre un de ces jours

J’ai dit : je ne voulais pas te prendre tout ton précieux temps
Je vais te le rendre un de ces jours

Si je ne te revois pas en ce bas-monde alors, oh
Je te retrouverai dans l’autre
Et ne sois pas en retard, ne sois pas en retard
Refrain

‘cause I’m a voodoo child voodoo child
Lord knows I’m a voodoo child
Hey hey hey

Parce que je suis un enfant vaudou, enfant vaudou
Dieu sait que je suis un enfant vaudou
Hey hey hey

Solo guitare

I’m a voodoo child baby
I don’t take no for an answer
Question no


Je suis un enfant vaudou, mon enfant chérie
Je n’accepte pas «non» comme réponse
Question non
Naissance de la chanson
: Il existe deux chansons ayant presque le même titre, nées d’une improvisation collective. La première s’appelle Voodoo Chile, et fait entendre une longue improvisation de blues de 15 minutes et la 2e, enregistrée le lendemain jouée avec le trio habituel (Mitch Mitchell et Noel Redding) qui est plus courte et observe davantage le format ordinaire de la chanson couplet/refrain. Les deux versions se trouvent sur Electric Ladyland, la 2e se situant après la première sur le disque, justifiant certainement l’additif « slight return » (léger retour) dans le titre.

Le texte : Hendrix qualifiait cette chanson en concert d’ «hymne national de Harlem» (quartier noir et pauvre du nord de l’île de Manhattan à New York) et la dédiait à «nos amis en Afrique de l’ouest» en référence aux pays d’origine de nombreux esclaves venus aux Etats-Unis. Le vaudou est une religion mêlant des rites chrétiens à des croyances locales et pratiquée dans les Antilles et dans le sud des USA, notamment en Louisiane par les esclaves à qui Hendrix rend hommage à travers ce titre en se nommant lui-même Voodoo child (enfant vaudou).

Thèmes/mélodies/riffs : Un riff principal entendu au début seulement constitue avec la mélodie du refrain «God knows I’m a voodoo child» les deux principales lignes reconnaissables. 

A partir du couplet 2 jusqu’à la fin, la guitare semble improviser autour d’un motif aux allures de riff secondaire (rappelant celui de Leny Kravitz dans Are you gonna go my way) à la 5te diminuée caractéristique de la gamme de blues (mib-sibb) :
Harmonie : Toute la chanson est jouée sur un seul accord de mi bémol, sauf petite exception pendant le refrain. Si cette stabilité harmonique tend à la monotonie, elle autorise par contre une grande liberté d’improvisation, dans laquelle toute cette chanson prend son sens.

Structure : Tout en gardant l’esprit d’improvisation de Voodoo chile et certaines mélodies vocales, notamment celle du refrain, Voodoo child (slight return) offre un format plus clair et structuré : Introduction (une série de sons étouffés avec pédale wah-wah, puis riff (ci-dessus), apparition progressive de la batterie, pédale d’accord sur mib avec sons saturés) - Couplet 1 - Refrain - Solo guitare 1 – Couplet 2 – Refrain – Solo guitare.