Petite histoire des systèmes de classification des instruments de musique


Les premiers systèmes de classification des instruments de musique ont un point en commun : ils ne tiennent compte que d’une seule époque et que d’une civilisation. Ils ne peuvent s’appliquer à tous les instruments du monde.

Le plus ancien système de classification des instruments de musique connu tient compte des matériaux de résonance des instruments de musique. Il s’agit d’un système élaboré par les Chinois dès le IVe millénaire avant Jésus-Christ.

Les Grecs de l’Antiquité, pour leur part, ont divisé les instruments en deux groupes selon le mode de production du son : les instruments dans lesquels on souffle et ceux sur lesquels on frappe.

Pour ce qui est des premiers systèmes de classification occidentaux, ceux d’Agricola, de Trichet et du Père Mersenne, ils séparent les instruments à cordes pincées, frottées, à vent et à percussions.

En 1893, Mahillon a proposé un nouveau système basé sur la nature de la matière vibrante ainsi que sur le procédé de mise en vibration.

C’est Hornbostel et Sachs, en 1914, qui ont véritablement rompu avec la tradition en élaborant leur système, qui est en fait un perfectionnement du modèle de Mahillon. Pour la première fois, tous les instruments du monde ont été considérés dans un seul système de classification. Comme dans le cas du système de Mahillon, ce sont le mode de mise en vibration de même que la nature de la matière vibrante qui sont les éléments de classification. Les idiophones, les cordophones, les aérophones et les membranophones sont les familles qui furent déterminées. Les électrophones se sont ajoutés un peu plus tard.

En 1936, un dénommé Schaeffner a proposé un nouveau modèle de classification, en s’inspirant du précédent. Il a divisé les instruments à corps solide vibrant, comprenant les idiophones, les cordophones et les membranophones des autres instruments à air vibrant, qui regroupent tous les instruments aérophones. Ce système tentait de corriger les faiblesses du système d’Hornbostel et Sachs, en tenant compte des exceptions qui s’inscrivent entre les idiophones et les membranophones.

Buchner, un allemand, a lui aussi apporté ses changements à l’illustre modèle d’Hornbostel et Sachs en créant un système qui rassemble trois catégories : les idiophones, les aérophones et les symphones. Ce dernier groupe est composé des membranophones et des cordophones.

Si les systèmes de Schaeffner et Buchner ont tous deux valables, il demeure que le système d’Hornbostel et Sachs est le modèle que les ethnomusicologues adoptent encore aujourd’hui.


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