Jimi Hendrix


• 1942–1970 – né à Seattle (Washington)
• Famille pauvre, origine métisse (noire-cherokee)
• Guitariste – apprentissage autodidacte dès 10 ans
• Renvoyé de l’école, s’engage dans l’armée. Réformé
• Joue dans plus de 40 formations, dans le sud-est des Etats Unis puis en Californie – avec Little Richard et M. Waters. Blues, Rock ‘nd roll et Rythm’ nd blues.
• Londres, septembre 1966 : formation du JH Expérience
• Sortie de singles, puis du 1er album (1967) : la célébrité.
• Multiplication des tournées et des festivals (Monterrey 68, Woodstock 69, Ile de Wight 70)
• Autres disques : Axis, Bold as love, Electric ladyland, Cry of love.
• Meurt en septembre 1970 d’une trop forte absorption de somnifères.

@ Wikipedia.fr - Jimi Hendrix


Johnny Allen Hendrix est né le 27 novembre 1942 à Seattle, dans l’état de Washington . Quatre ans plus tard son père changera officiellement ses deux prénoms en James Marshall. Dès sa petite enfance, le jeune garçon se familiarise avec la musique grâce à la radio et à la collection de disques de blues et de rythm and blues de son père. Jimi obtient sa première guitare à 16 ans et commence à travailler l’instrument à l’oreille car il ne connaît pas le solfège, ce qui restera un de ses grands regrets. Le 31 mai 1961, Jimi Hendrix s’engage dans l’armée. Il est incorporé dans la 101ème Division Aéroportée, les Screaming Eagles. Blessé à la cheville lors d’un saut en parachute, il est libéré de l’armée par anticipation au bout de 13 mois et se replonge dans la musique.

Pendant 2 ans, il tourne avec les King Kasuals dans le Sud dans le chitlin circuit. En 1963, il réalise ses premières séances d’enregistrement avec le saxophoniste Lonnie Youngblood. En 1964, Jimi débarque à New York où il accompagne les Isley Brothers puis se retrouve dans le groupe de King Curtis. Entre temps, il a accompagné Ike et Tina Turner, Joey Dee, Jackie Wilson et Wilson Pickett avant de passer 6 mois avec Little Richard puis de devenir le guitariste de Curtis Knight and The Squire. Au cours de son show, Curtis Knight laisse parfois la vedette à son jeune guitariste ce qui donne l’envie à Jimi de monter son propre groupe. « Il était grand temps, j’en avais vraiment assez. Alors je suis descendu au Village pour monter mon propre groupe, The Rain Flowers ». Jimi Hendrix se rebaptise Jimmy James et, avec les Blue Flames, il devient une des attraction du circuits des clubs de Grennwhich Village. Il écume les salles pour des cachets de misère (15 dollars pour 4 spectacles par jour).

Sa réputation grandissante débouche en août 1966 sur la visite de Chas Chandler, l’ancien bassiste des Animals, devenu découvreur de talents. « Je me suis dit qu’il était impensable que personne n’ait encore signé ce type. Je n’arrivais pas à croire qu’il traînait là sans que personne ne se soit occupé de lui » raconte Chas Chandler. Le 24 septembre 1966, il l’emmène à Londres et lui adjoint le batteur Mitch Mitchell et le guitariste reconverti à la basse Noël Redding. Ils forment à trois The Jimi Hendrix Experience et c’est en France, en première partie de Johnny Hallyday, que le groupe donne ses tout premiers concerts : il passe à l’Olympia le 18 octobre 1966. De retour en Angleterre, et grâce à son producteur, il rencontre Paul Mac Cartney, John Lennon, Mike Jagger, Eric Clapton, Jeff Beck. Après ses premiers succès en Angleterre (Hey Joe et Purple Haze), Jimi Hendrix retourne une première fois aux Etats-Unis pour le festival de Monterrey qui a lieu les 17 et 18 juin 1967. Il partage l’affiche avec les Who, Janis Joplin, Otis Redding, Eric Burdon, Canned Heat. En juillet 1967, il enregistre de passage à New York un nouveau single : Burning of the midnight lamp avec la participation des choristes d’Aretha Franklin. Ce titre qui est un modèle d’utilisation de la pédale wah-wah marque la première apparition d’un clavier dans la musique d’Hendrix. Leur premier album Are you experienced ? pointe à la 5ème place des charts.

En août 1967, Hendrix et l’Experience reviennent en Angleterre pour entrer immédiatement en studio pour enregistrer un 2ème album sous la direction de l’ingénieur du son Eddie Kramer.Axis : bold as love paraît le 1er décembre 1967 et se classe n° 5 en Angleterre et n° 3 aux USA. En moins d’un an sont donc produit 4 singles et 2 albums et à chaque fois un échelon a été franchi dans la maîtrise des techniques et dans la créativité. Pourtant, Jimi trouve qu’il a une voix exécrable, à tel point qu’il se cache en studio pour chanter. L’Experience retourne aux Etats-Unis en février 1968, le groupe est l’un des mieux payé du circuit mondial et l’un des seuls capables de remplir les grands stades du continent nord-américain. Un 3ème album se prépare entre les concerts et un single All along the watchtower, reprise d’une chanson de Bob Dylan sort en octobre 1968. Après 4 mois de studio parait simultanément le 25 octobre 1968 le 3ème album : Electric Ladyland. Dans ce double album, Hendrix ajoute au trio d’autres musiciens : Al Kooper, Buddy Miles, Jack Cassady, Dave Mason et Steve Winwood. En un mois, il est n°1 aux USA, Hendrix atteint le sommet de son art.

En cette fin d’année 1968, la formule de l’Experience commence à lasser les 3 musiciens qui manifestent des envies d’indépendance. Les rumeurs de séparation s’amplifient mais le groupe tourne en Europe et aux Etats-Unis jusqu’au 29 juin 1969. Après leur concert au Denver Pop Festival, ils se séparent définitivement. Une nouvelle formation baptisée Gypsy Sons and Rainbows se produit en clôture du festival de Woodstock le 18 août 1969. Début 1970, Jimi Hendrix traverse une mauvaise passe (concert avorté, un single qui passe inaperçu) et se réfugie dans son propre studio qu’il a fait construire à New York : l’Electric Lady Studio où il peut s’exprimer pleinement. Aux côtés de Mitch Mitchell et de Billy Cox, il travaille sur un nouvel album. Le trio The cry Of Love arrive en Angleterre fin août 1970 pour jouer le 30 au Festival de l’île de Wight. Plusieurs concerts sont prévus et Jimi Hendrix s’installe à Londres avec son amie Monika Dannemann. Au matin du 18 septembre 1970, il meurt étouffé par des vomissements provoqués par l’absorption d’une dose de barbituriques trop importante. Il est inhumé le 1er octobre 1970 au Greenwood Cemetary de Seattle, sa ville natale.

Jimi Hendrix, l’un des guitar heroes

Le heavy-rock provient de la scène musicale qui s’est constituée, au tournant des années 1950-1960, autour de jeunes musiciens londoniens passionnés de blues électrique. Cette scène a vu naître les quatre principaux guitar heroes britanniques :

- Eric Clapton, guitariste soliste et fondateur du groupe Cream.
- Jeff Beck, fondateur du groupe Jeff Beck Group.
- Jimmy Page, dernier guitariste soliste des Yardbirds et membre fondateur de Led Zeppelin.
- Jimi Hendrix, musicien américain émigré à Londres, où il fondra le Jimi Hendrix Experience.

Jimi Hendrix fait pour sa part figure de « premier guitariste (de heavy metal) virtuose ».
Il disposait d’un avantage non négligeable : ancien accompagnateur de B. B. King, Little Richard, Wilson Pickett et Otis Redding, il avait développé une connaissance et une compréhension du blues, probablement inaccessible pour un britannique. De plus, il était parfaitement conscient de l’importance de  ce que Robert Walser appelle « le spectaculaire dans la virtuosité ». Dans le livre qu’il lui a consacré, Benoît Feller décrit son passage dans l’émission de radio française Musicorama, le 9 octobre 1967 :

« On voit Hendrix se rouler par terre, frotter sa guitare entre ses jambes, trafiquer ses amplificateurs, passer son instrument derrière son dos, puis sa tête, tout cela en plein solo, s’arc-boutant, s’agenouillant, tirant la langue et faisant les yeux doux aux spectatrices des premiers rangs, éberluées...Et puis, bien sûr, Jimi amène sa Stratocaster (guitare) à sa bouche, comme pour l’embrasser ou la caresser, et d’un coup, joue avec ses dents... »

Sa philosophie

Il était capable de canaliser ses pensées directement dans les cordes de sa guitare électrique, utilisant la force incroyable de puissants amplis pour créer des paysages sonores inspirés qui expriment les visions de son imagination et conduisent l’auditeur vers ce monde imaginaire mêlant son, couleur et sensation.
Il avait compris que faire de la musique est un acte de communication et il ne laissait jamais sa virtuosité instrumentale prendre le pas sur le message. John Hammond remarquait que, sur scène, Hendrix pouvait exécuter «  une improvisation qui lui venait directement de l’âme – ça le traversait, il savait le faire comme par magie... Je ne pense qu’il aurait pu dire à quelqu’un comme il faisait ça... » Comme l’expliquait Jimi : «  Quand vous entendez des gens jouer de la musique, ils mettent à nu une partie de leur âme pour vous ».
Dans la logique métaphorique de Jimi Hendrix, détruire une guitare symbolisait l’anéantissement d’une partie de soi-même pour mieux renaître, à l’image d’une chrysalide.
Au terme d’un show survolté au Saville Theatre de Londres le 4 juin 1967, Jimi fracasse sa Stratocaster Fender de 1965, guitare qu’il a peinte en rouge et décorée d’arabesques, lors du final Are You Experienced . Au dos de l’instrument sacrifié, il a écrit une épitaphe, disant que, frustré de ne pas pouvoir faire physiquement l’amour à sa guitare adorée, reine universelle des Bohémiennes, il lui demande de reposer en paix.


Anecdotes


  • Il était gaucher et jouait, quel que soit le modèle, avec une guitare pour droitier en inversant les cordes (la famille de Jimi, issue d'un milieu très modeste n'avait pu se permettre de lui offrir une guitare de gaucher au cout bien plus important. De plus, son père, très croyant, pensait que jouer de la main gauche était "un signe du diable" et interdisait son fils de jouer de cette main ; Jimi apprit donc à jouer avec l'autre main pour éviter les dures sanctions de son géniteur).
  • Ses prénoms à la naissance étaient « Johnny Allen ». Son père, revenant après la guerre, les a ensuite changés pour « James Marshall » en l'honneur de son frère décédé (surtout parce que l'amant de Lucille, la mère de Jimi, s'appelait John Williams, et que Al pensait qu'Hendrix n'était pas son fils, puisqu'il n'y avait aucun Johnny Allen dans sa famille...)
  • PuceDans la fin de l'année 1970, Eric Clapton sort l'album de Derek & The Dominos. Sur cet album apparait un des grands succès de Clapton, Layla et une reprise de Little Wing de Jimi Hendrix. C'était une sorte de cadeau pour Jimi qui ne l’entendra jamais.
  • Jimi s'accordait souvent en mi-bémol, en descendant l'accordage standard de la guitare d'un demi ton ; une habitude qu'il a peut être prise pour être plus en phase avec les musiciens de r&b qu'il fréquentait auparavant aux États-Unis, grands utilisateurs de cuivres, jouant facilement en mi-bémol ou si-bémol.
  • A la fin de sa première tournée anglaise, en 1967, Jimi remarque Paul McCartney, Ringo Starr et George Harrison, trois des quatre Beatles, dans la salle. 3 jours avant, l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Fab Four était sorti, détrônant Are You Experienced ? de Jimi. 30 minutes avant le début du concert, Jimi rejoint Mitch Mitchell et Noel Redding, son batteur et son bassiste donc, un 33t de Sgt. Peppers à la main. Il annonce à ses musiciens, devant l'étonnement de ceux-ci : "nous allons ouvrir notre concert avec ça". Sur ce, ils répètent 30 minutes durant le morceau qui avait donné son titre à l'album, avant de monter sur scène et de le rejouer en quasi-improvisation. Le résultat est à la hauteur du talent de Jimi. A la fin du concert, Paul McCartney rejoindra le guitariste pour le féliciter de son interprétation osée.

Jimi et le blues...


Quand on écoute la musique de Jimi, c'est incontestable, Jimi joue du blues. Electrifié, mélangé avec de la pop, du funk, etc... mais fondamentalement ces racines sont dans le blues.
Jimi se fait l'oreille en écoutant B.B.King et Muddy Waters sur les disques de son père.
Jimi aurait reçu une "initiation" dans le sud profond des USA. Au Sawyer's Lake en Georgie où il venait en été quand il était jeune, c'est là qu'il apprit le blues pour la première fois avec Johnny Jenkins, lui aussi un guitariste gaucher.
Sa collaboration avec Little Richard lui a permis de côtoyer les plus grands noms du blues (B.B.King, Muddy Waters, Albert Collins, Albert King, etc.).






Cependant Jimi n’est pas reconnu comme un vrai bluesman et cela pour différentes raisons :
  • Jimi n'est pas natif du delta et n'a pas ses racines dans le sud des USA.
  • dans son répertoire, il y'a très peu de chansons avec une progression typiquement blues
  • il ne chante pas le blues dans la tradition, il marmonne

Jimi & l’instrument

Le jeu de Jimi Hendrix

« Un hurlement traverse le ciel. C’est déjà arrivé, mais rien de comparable avec ce qui se passe aujourd’hui. » Thomas Pynchon , l’Arc-en-ciel de la gravité , 1973. Pour les guitaristes électriques dominant la scène pop dans le Swinging London, Jimi Hendrix est un défi et un mystère. Son apparence et son attitude, les sons d’un autre monde qu’il tire de sa guitare et les thèmes de science-fiction de ses premières chansons laissent penser qu’il aurait pu venir de quelque étrange planète musicale.  
L’influence de Muddy Waters et d‘autres chanteurs de blues sur sa façon de chanter et de jouer, de Little Richard et des meilleurs performeurs de rhythm’n’blues sur son jeu de scène, de Bob Dylan et des mordus de folk de Greenwich Village sur les paroles de ses chansons ; Jimi a synthétisé ces influences en une nouvelle approche de la guitare.  
Un vacarme infernal, une éraflure indélébile, un déluge de larsen, un marécage de réverbération, c’est ainsi que la planète rock des sixties perçoit le son de Jimi Hendrix. Un son monstrueux dont le psychédélisme sont décuplés par la surconsommation de drogues hallucinogènes.  
Sa voix joue alternativement avec et contre sa guitare : il chante à l’unisson avec sa ligne mélodique : la voix lance un appel et la guitare répond ; la voix s’élève au-dessus des figures répétitives de la guitare. Les sons qui viennent de sa gorge et ceux qui sortent des haut-parleurs émanent de la même sensibilité musicale.  
Il déjoue la chasse aux sorciers du rock menée par les ligues bien-pensantes d’une Amérique puritaine qui, depuis les fifties, se bat contre l’obscénité et la fureur du sex-rock et de ses démons.

Son matériel

Jimi se fait offrir sa première guitare acoustique en 1958. Un modèle pour droitier sur lequel il joue d’abord normalement avant d’inverser les cordes et de jouer finalement à gauche. L’année suivante, Jimi acquiert sa première guitare électrique. Sa guitare de prédilection c’est bien sûr la Stratocaster Fender. Il jouait de la guitare avec ses dents, en la tenant dans son dos...
Jimi Hendrix fut le premier véritable guitariste électronique. Il avait compris que la guitare électrique n’est que la moitié d’un instrument, qu’elle ne s’anime vraiment qu’associé à un ampli.  
Il  parvenait à faire évoquer par sa guitare des bruits de vaisseaux spatiaux, de sexe, de bombes et de mitrailleuses.  
Jimi a été le premier à donner une forme à ce retour, pour en faire une extension de son vocabulaire musical déjà vaste. A Londres, Hendrix s’est aussi familiarisé avec une nouvelle génération d’effets électroniques et il a vite appris à exploiter les possibilités de chaque appareil. Roger Mayer, qui les fabriquait sur mesure pour la star, a declaré : «  je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui s’adaptait aussi vite que Jimi au matériel électronique. Il se servait de tout à la perfection... Il avait une vision d’ensemble de sa musique. Il se moquait de l’instrument qu’il devait utiliser pour sortir les sons qu’il entendait dans sa tête ». 
Hendrix s’est bâti son propre mur de son en utilisant de façon optimale toute la technologie dont il disposait.  
Des Marshall, Hendrix en utilise des montagnes et les pousse au maximum. 3 X 100 watts avec trois têtes de 200 watts et six enceintes. Ce matériel était systématiquement détruit au cours des tournées.  
Jimi utilisait les pédales d’effets, pour obtenir sa fameuse distorsion il alternait Fuzz Face Dallas Arbiter , Mastro Fuzz-Tone , Uni-Vox-Vibe , wahwah Vox et Cry Baby mais aussi l’Octavia.  
Ses guitares étaient souvent un assemblage hybride de diverses pièces d’instruments hors d’usage, bricolé par Eric Barrett, responsable de son matériel à partir de 1968. Il a toujours préféré les modèles pour droitiers ce qui l’obligeait à recorder son instrument et à inverser le sillet.


Le contexte socio-politique

Pour comprendre la musique de Jimi Hendrix, il est nécessaire de la resituer dans son contexte, celui des sixties. Cette époque marque aux Etats-Unis une période agitée sur le plan politique et social : de nombreux mouvements de contestation apparaissent suite à l’ampleur que prend la guerre au Vietnam. De plus, la lutte pour les droits civiques du peuple noir est un thème brûlant qui divise la société américaine. 
Le gouvernement américain qui a besoin de recrues pour cette guerre doit faire face à des réactions hostiles émanant d’une partie de la jeunesse. Ainsi se développe aux Etats-Unis, le mouvement hippie qui prône l’amour, la paix, la liberté. C’est l’époque des messages d’espoir et d’insouciance :  Flower Power, Peace and Love, Make love, not War...  Ce mouvement de la contre culture américaine attire une palette de sensibilités très diverses. On y trouve des anarchistes, des syndicalistes, des militants féministes, des Noirs en lutte contre la ségrégation raciale et les héritiers de la beat génération immortalisée par l’écrivain Jack Kerouac dans l’immédiat après- guerre : tous seront unis pour la paix, cimentés par l’opposition à la guerre du Vietnam. Refusant d’entrer dans le jeu politique ou d’opposer la force à la force, de nombreux hippies décident de se retirer de ce monde violent et sans attraits et choisissent principalement la Californie où de nombreuses communautés vont s’implanter.

Le Psychedelic Art 

En raison de l’utilisation qu’il fit des drogues, le mouvement hippie fut taxé de psychédélique. Ce 
terme fut utilisé pour la première fois par le psychiatre Humphrey Osmond pour qualifier les actions que les drogues hallucinogènes produisent sur la conscience en modifiant les sensations visuelles et auditives. 
Cette expérience est un voyage dans le monde de l’imaginaire. On ne peut évoquer le mouvement psychédélique sans citer Aldous Huxley et le professeur Timothy Leary, que l’on qualifia de « pape du LSD ». L’écrivain et philosophe Aldous Huxley (1894-1963), toxicomane adepte de la mescaline, avait théorisé l’utilisation des champignons hallucinogènes dans diverses ouvrages, dont Les portes de la perception paru en 1954 *. Pour lui, l’absorption de cette drogue entraînait un élargissement de la conscience permettant de vivre des expériences uniques et d’accéder à la rencontre du Divin. Il est à noter que les sixties voient l’émergence littéraire de la science-fiction, source de rêve et de délire. Timothy Leary (1920-1996), un professeur américain converti à l’Hindouhisme se montre fasciné par la théorie d’Huxley et expérimente à son tour les champignons hallucinogènes. Il initie ses étudiants à divers hallucinogènes, persuadé que les drogues psychédéliques favorisent l’avènement d’une nouvelle humanité, celle des brothers et des sisters. Leur utilisation par les masses étant susceptible de provoquer un changement en profondeur de la société. Exclu en 1963, il ouvre un communauté à Milbrook : la Castalia Foundation, revendiquée par certains comme lieu où les pionniers de la beat generation lancent la révolution psychédélique. 
C’est sous le patronage de producteurs de grandes salles, Bill Graham et Family Dog Production que l’art psychédélique se développe. Les affiches sont produites par une douzaine d’artistes dont les plus importants sont surnommés les Big 5 : Wes Wilson, Victor Moscoso, Rick Griffin, Alton Kelley et Stanley Mouse qui formeraont le Mouse Studios. De 1966 à 1971, environ 600 affiches sont conçues pour annoncer les concerts des Charlatans, de Thirteen Floor, du Grateful Dead, de Jefferson Airplane Elevators, de Jimi Hendrix,  des Quicksilver Messenger Service, des Big Brother and the Holding Company, des Doors, du Velvet Underground ou encore des Pink Floyd. Participant à l’établissement d’une contre culture, les affiches psychédéliques apparaissent dans les rues de San Francisco comme une attaque pacifique mais directe contre le conformisme de la société.  
Les graphistes les réalisent à partir d’un répertoire de formes mouvantes et usent de couleurs vibrantes. L’expérience psychédélique résultat de la prise de LSD et le jeux de lumières des light show sont leurs sources d’inspiration les plus directes. Ils puisent également dans les théories de la couleur et les effets optiques de Josef Albers ancien membre du Bauhaus, de l’Op Art naissant mais aussi des affichistes du mouvement viennois (Gustav Klimt, Alfred Roller et Kolloman Moser). Ces affiches sont pour la plupart composées par de fortes masses de lettrage laissant peu de place à l’image. La typographie est ondoyante et décorative, à la limite de la lisibilité. Les artistes empruntent à l’Art Nouveau ses arabesques et son décor floral et certains s’approprient certaines images des affiches de Mucha. Très vite l’affiche de musique  rock deviendra un média artistique populaire et influencera le champ du graphisme publicitaire. 
Dans ce Psychedelic art symbolisant un monde où les utopies ne connaissent pas de frontières, on peut citer aussi les travaux d’Andy Warhol, les photos de Richard Avedon, les premiers clips, les spectacles lumineux de groupes de rock tels que Velvet Underground ou Deep Purple.

* Au moyen âge, l’ergot de seigle qui contient de l’acide lysergique serait à l’origine de nombreuses épidémies d’hallucinations. Dans les années 1940, un chimiste a purifié l’ergot de seigle et trouvé par déclinaison le LSD, l’acide lysergique diéthylamide qui deviendra la drogue préférée des hippies dans les années 60. En 1953, des recherches médicales sur le LSD ont été financées sur ordre direct de Allan W. Dulles, patron de la CIA qui voulait s’en servir comme sérum de vérité. 
L’Agence  a développé une dizaine d’unités de recherche dans de prestigieuses universités à New York, Boston , Chicago... En 1954, la CIA lance l’opération « Course à la chair » en référence au surnom « Chair des dieux », des champignons hallucinogènes d’Amérique du Sud.




Le contexte musical

Bon nombre d’artiste de l’époque, comme Bob Dylan et Joan Baez notamment, traduiront musicalement cette tension sociale et politique dans ce qu’on appellera les Protest Songs. Blowin’ in the Wind de Dylan devient l’ hymne des militants des droits civiques dans le sud des Etats-Unis et à New York  mais aussi celui de la nouvelle gauche américaine. Un morceau va immortaliser la Californie comme terre d’accueil du mouvement  hippie : San Francisco de Scott Mc Kenzie.

                                    If  you’re going to San Francisco 
                                    Be sure to wear some flowers in your hair 
                                    If  you’re going to San Francisco 
                                    You’re gonna meet some gentle people there 

Les hippies voient  dans les groupes de musique qui fleurissent depuis deux ans sur la côte ouest leurs nouveaux porte-parole. Le rock psychédélique devient leur principal moyen d’expression et de revendication. A San Francisco, les deux temples du rock psychédéliques portent le nom de Fillmore et d’Avalon Ballroom où, trois ou quatre fois par semaine, les hippies viennent écouter des concerts et participer à l’expérience psychédélique qui nécessite la réunion de plusieurs éléments : une musique électrique forte, rythmique et répétitive, la prise de LSD et des light shows qui décuplent la vision kaléidoscopique que procure le LSD. La Californie voit en 1967 la création du premier grand festival rock, celui de Monterrey, organisé par le producteur Lou Adler, par John Philips du groupe The Mamas and the Papas, par le producteur Alan Pariser et par le publicitaire Derek Taylor. Tous les artistes jouent gratuitement, les recettes du festival étant reversées à des œuvres de charité. Plus de 200 000 personnes participent à ce festival considéré comme le début de l’été de l’amour. C’est à l’occasion de cette manifestation que Jimi Hendrix joue pour la première fois dans un grand festival aux Etats-Unis et que le grand public découvre des artistes tels que les Who, Janis Joplin et Otis Redding.  Il est à noter que Jimi Hendrix, avant de partir pour Londres, n’avait connu aux Etats-Unis que la dure école du chitlin circuit *, c’est à dire du réseau parallèle de salles, bars et clubs où bons nombre d’artistes noirs (James Brown, Ike et Tina Turner, Otis Redding..) se produisaient à l’écart du public blanc.

* Chitlin circuit (circuit des tripes) : le mot chitlin est une contraction de chitterling à savoir les intestins de porc, un des ingrédients de la soul food, la cuisine campagnarde des Noirs du Sud, utilisant les morceaux de viandes dont les Blancs ne voulaient pas et qu’ils laissaient généreusement à leurs esclaves au temps des plantations. Ce terme recouvre donc un contexte très symbolique. 

Le rock

Le rock (vient du verbe anglais to rock = « balancer » ) ou Rock-and-roll est un mot employé depuis 1950 en France pour désigner la musique populaire originaire des États-Unis tirée du blues, du jazz et de la country, caractérisée souvent par une amplification électrique (guitare et basse électrique) et une accentuation forte rythmée par une batterie.
Le rock, forme culturelle liée d’abord, et pendant longtemps, à la marginalité et à la protestation sociale de minorités, a aujourd’hui une longue histoire. Par la radio, le disque, la télévision, et à travers ses incidences esthétiques multiples (mode vestimentaire, vocabulaire, alimentation...), il a envahi nos vies quotidiennes. 
Banalisé, voire affadi par diverses récupérations commerciales, il demeure pourtant l’expression la plus visible des bouleversements qu’ont connus les mentalités en Occident depuis 1950.

à voir :
Histoire du rock
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La guitare



Guitare électrique - Wikipédia



Apparue dans les années 1930 pour compenser le manque de volume sonore des guitares par rapport aux autres instruments des orchestres de Jazz, la guitare électrique est équipée d'un ou plusieurs micros simples ou doubles qui transmettent le son à un amplificateur. Ce système permet non seulement d'obtenir un son beaucoup plus puissant, mais également de retravailler ce son et d'y ajouter divers effets, le plus connu étant la saturation.
Libérée par ses micros de nombreuses contraintes, telles que la présence obligatoire d'une caisse de résonance de taille suffisante, la guitare électrique peut adopter les formes les plus variées. Elle comporte le plus souvent six cordes métalliques dont trois (ou quatre, en Jazz) sont filées, mais des modèles à douze cordes (arrangées par paires) existent, ainsi que de nombreuses autres déclinaisons. Le manche peut être divisé en 21 cases (Fender Stratocaster), 22 (Gibson Les Paul) ou plus (24 pour la Paul Reed Smith).
On trouve également des guitares électriques à sept cordes (la corde supplémentaire, plus grave, étant accordée en si), employées dans le metal et popularisées par Steve Vai, plus rarement à huit cordes (employées notamment par le groupe Meshuggah), ainsi que des guitares à deux manches (utilisée notamment par Jimmy Page) permettant de coupler en un seul instrument une guitare six cordes et une douze cordes, ou encore une acoustique et une électrique, une guitare et une basse... On trouve de nombreux autres genres de guitares, plus marginaux : à manches multiples (jusqu'à huit !), à corps carré, en forme de V...

Il existe de très nombreux types de guitares électriques, qui appartiennent toutes à l'une des trois familles suivantes :
  • les guitares à corps plein ou solid body, très populaires dans le Rock et la Pop, sont, comme leur nom l'indique, dépourvues de caisse de résonance. Très polyvalentes, ces guitares sont également moins encombrantes, et leur son n'est pas parasité par les effets induits par une caisse de résonance à haut volume, tel que la rétroaction acoustique appelée à tort larsen. On peut citer parmi les modèles les plus célèbres les Fender Telecaster, Fender Stratocaster et Gibson Les Paul.
  • les guitares demi-caisses ou quart de caisse, sont équipées d'une caisse de résonance de taille limitée, en général dotée d'ouïes sur les côtés de la table d'harmonie. Avec ou sans poutre centrale, elles ont un son plus « chaud » et sont préférées dans le Rock 'n' Roll et le Blues. Elles sont néanmoins parfois sujettes aux larsen, et supportent mal les saturations très importantes. Les Gibson ES-335 sont parmi les modèles les plus connus.
  • les guitares à caisse, sont équipées de micros doubles et utilisées essentiellement en jazz, car elles offrent un son plus rond.