La danse baroque et la suite


Au XVIIè siècle, la danse a une fonction très importante dans toutes les classes sociales : au bal populaire ou non, au théâtre (tragédie en musique, opéra-ballet). La danse est chorégraphiée et on la trouve dans la musique instrumentale (suite de danse).

On retrouve les mêmes types de danse un peu partout (dans les différentes classes). Ce qui fait la différence c’est l’interprétation et la façon de danser, ainsi que l’élaboration. Ce n’est pas une question de répertoire mais une question de style.

Il y a des danses de mode puis qui passent de mode : 

— Au 16ème siècle : mode du branle. 
— 17ème siècle : courante. 
— Fin 17ème – 18ème siècle : menuet (danse de bal par excellence) qui sera introduit dans la symphonie et la sonate en guise de 3ème mouvement. 
— Milieu 18ème siècle : contredanse. 

Durant la première moitié du 18ème siècle, il y a circulation entre la danse de bal et de théâtre. La danse faisait partie de la bonne éducation. Cette mode de la danse se développe sous Louis XIV : on apprend la posture et les gestes de bonne manière. Le Bourgeois Gentilhomme de Molière est ridicule car il ne sait pas danser le menuet.

Avec le développement de l’opéra, on note les chorégraphies sur des feuillets (cf. Feuillet). Les amateurs apprennent les pas… Il y a circulation entre le bal et le théâtre.

On va acclimater les danses régionales : bourrée d’Auvergne (mode dès le 17ème siècle), Gavotte (des habitants du Gap [sud des Alpes]), Rigaudon de Provence, Tambourin de Provence, Menuet du Poitou, Passepied de Bretagne. On les danse au bal et au théâtre. Ces danses passent du bal au théâtre, à la Cour (mais on invente alors une nouvelle chorégraphie [qui va parfois même effacer l’ancienne chorégraphie originelle] car la Cour ne danse pas comme le peuple !). 

On remarque donc l’origine régionale des danses. Sur le plan musical, musique savante et musique populaire sont très proches !


Qu’est-ce qu’une Suite ? 

La Suite est la plus ancienne des formes instrumentales. Elle tire son origine des airs à danser que l’on exécutait, dès le Moyen-Age, en chantant. 
Peu à peu, on s’avisa de faire accompagner ces vieilles “Chansons à danser” par des instruments (luth, viole…) auxquels on confia bientôt le soin de les interpréter sans le concours de la voix et de faire évoluer les danseurs. Ainsi donc, de la chanson dansée et accompagnée on passe aux airs de danse sans paroles. 
En même temps, on prit l’habitude de grouper les danses d’abord deux à deux (une lente, une vive), puis en nombre plus important (cinq, six et même davantage), en faisant alterner mouvements lents et vifs. La Suite de danses était née. 

Plus tard, grâce aux progrès de la technique instrumentale, on composa des “Suites” destinées à être écoutées et non plus à être dansées. Parmi les musiciens célèbres qui se sont illustrés dans ce genre, citons François Couperin et Rameau en France, G-F. Haendel, J-S. Bach et Telemann en Allemagne, Scarlatti en Italie.


Comment se présente la Suite à la fin du 17è siècle ? 

— Le plus souvent, elle est précédée d’une introduction appelée Ouverture ou Prélude (parfois intrada). 

— Elle comprend au moins quatre danses entre lesquelles peuvent s’intercaler diverses autres pièces. La succession des quatre danses principales est la suivante : ALLEMANDE (mouvement modéré), COURANTE (mouvement vif), SARABANDE (mouvement lent), GIGUE (mouvement très vif). 

— Tous les morceaux sont écrits dans le même ton

Enfin, la Suite portait les noms les plus divers : « Ordre » en France, « Partita » en Allemagne, « Sonate » en Italie… 


Quelques danses de la Suite : 

— Danses d’allure modérée : l’Allemande, la Gavotte, le Menuet, la Polonaise, la Forlane… 

— Danses d’allure lente : la Sarabande et la Passacaille (toutes deux d’origine espagnole), la Pavane, la Chaconne… 

— Danses d’allure vive : la Gigue, la Bourrée, la Courante, la Gaillarde… 


Musique publiée de la Cour du Roi

Le « branle à mener » serait à l’origine du menuet. Lully fit danser le menuet à la cour de Louis XIV en 1653 par l’intermédiaire d’un ballet.
Lully intègre des menuets dans sa première « tragédie en musique » (ancien nom de l’opéra français) en 1673.