Guitare


Légère, facile à porter, la guitare connaît un grand succès de nos jours.
En plus de la guitare classique existent des modèles variés : de toutes petites guitares utilisées dans le folklore d'Amérique du Sud, des guitares électriques, dépourvues de caisse de résonance puisque munies d'un amplificateur, ou encore des guitares acoustique, de jazz et de flamenco.











HISTOIRE

Moyen Age : VIe-XVe siècle

L'influence persane et arabe permet l'implantation de la guitare en Espagne, mais elle n'intervient dans la musique occidentale que vers le XIIIe siècle. Elle s'appelle alors la "guiterne" et compte 4 cordes jusqu'au XVe siècle. Ce nombre va par la suite varier, et la guitare aura jusqu'à 11 cordes.

Renaissance : XVIe siècle

La guitare atteint une grande popularité car elle est plus facile à jouer que le luth, alors à la mode : "Sitost levé, ma guitare je touche", dira Ronsard. Henri VIII, quant à lui, en possède vingt et une.

Baroque-classicisme : XVIIe-XVIIIe siècle

Le rôle de la guitare devient modeste, même si elle bénéficie d'un regain d'intérêt au milieu du XVIIe siècle, en particulier à la cour de Louis XIV, qui nomme un maître de guitare.

Romantisme-temps modernes : XIXe-XXe siècle

La guitare est définitivement montée de six cordes simples, son fond est plat et sa forme très proche de celle que l'on connaît actuellement.
Weber, Berlioz et Paganini en jouent, mais c'est Fernando Sor qui suscitera sa renaissance par ses œuvres et sa méthode. A la fin du XIXe siècle et au XXe siècle, la guitare acquiert un succès sans précédent dans toute l'Europe avec des virtuoses comme Narciso Yepes.
Django Reinhardt lui permet d'entrer dans le monde du jazz comme instrument soliste.



AUTRES GUITARES




La guitare basse

Elle a été inventée par Fender en 1951 pour offrir aux contrebassistes un instrument plus facile à transporter. La plupart des modèles comportent quatre cordes, certains sont dotés de six ou huit cordes.
Son manche est plus long que celui de la guitare classique, ses cordes sont plus grosses.
Elle est généralement rythmique, mais de plus en plus utilisée en soliste.




La guitare folk

Sa caisse de résonance est en bois, mais elle n'a pas toujours la même forme que la guitare classique. Elle peut s'en différencier par sa tête, où le système de vissage diffère, par son manche, qui est plat ou bombé, et par ses cordes de métal. Elle peut être acoustique ou électro-acoustique.



La guitare flamenca

Extérieurement, elle ressemble beaucoup à la guitare classique. Le bois dont elle est faite est le cyprès, qui lui confère une sonorité plus sèche ; la table d'harmonie est souvent complétée par une plaque dure, nécessaire pour la protéger des coups d'ongles du guitariste, dont le jeu percussif accompagne le chant et la danse.



La guitare électrique

La caisse de la guitare électrique se différencie de celle de la guitare classique par son échancrure, qui permet au guitariste de jouer les notes aiguës, et par sa forme très plate : le son se propage par un système électrique, et la caisse de résonance n'a donc plus de raison d'être.


Avant la guitare : luth, théorbe, archiluth, guitare baroque


Ces instruments étaient dotés de choeurs, c'est-à-dire de couples de deux cordes (à part éventuellement pour le grave et l'aigu).


Le luth

Le luth est l'instrument avec le cheviller à angle droit, trapu, qu'on voit très souvent sur les tableaux de la Renaissance, celui de Dowland pour Shakespeare. Le son est très peu puissant et assez aigrelet.
Grands compositeurs solo : Dowland, Mouton, Bach...

Le théorbe

Le théorbe est plus grand, à manche long (souvent trois rosaces dans la caisse au lieu d'une, d'ailleurs), et comporte la particularité d'avoir deux chevillers : les cordes les plus graves résonnent à vide hors de la touche, ce qui permet d'obtenir des basses assez puissantes et qui durent (ce que ne permet pas une corde dont on change la hauteur en posant le doigt sur la touche).
Par ailleurs, son accord est "rentrant", c'est-à-dire que les deux cordes d'en bas ne sont pas les plus aiguës, de façon à faciliter l'accompagnement.
Grands compositeurs solo : Kapsberger, Visée...

L'archiluth

L'archiluth est un luth doté d'un second cheviller. C'est-à-dire qu'il n'a pas d'accord entrant et que ses proportions sont plus modestes que le théorbe. Il a donc à la fois un aigu brillant et du grave. Lorsque le continuo a été suffisamment sonore dans les basses au début du XVIIIe siècle, il a supplanté le théorbe plus puissant.
Grands compositeurs solo : Alessandro Piccinni, Karlheinz Stockhausen...

La guitare baroque

La guitare baroque est un modèle ancien et aigu de la guitare, qui possède la possibilité de se jouer arpégé comme un luth ou gratté. C'est un excellent moyen d'animer un continuo. A la mode jusque dans le second XVIIIe siècle, c'est pour elle que Gaspar Sanz a écrit ses pièces aujourd'hui exécutées à la guitare.
Disque recommandé : pièces de musique de chambre d'Agincour (Delume / Niquet).

Autres noms

- Le "luth théorbé" est l'une des nombreuses appellations d'archiluths (parfois très proches du théorbe...).
- Le chitarrone ("grande guitare") est une version ancienne du théorbe.
- Le tiorbino est un théorbe miniature (ne m'en demandez pas l'intérêt !), qui sonne assez joliment.
- La vihuela di mano ressemble à une petite guitare et s'accord comme un luth.
- La mandore est l'ancêtre médiéval du luth (très laid), le colachon un luth à manche long très pauvre, grandement utilisé dans la commedia dell'arte, le lutino un luth miniature.
- Mandoline, citole et cistre sont également des cousins lutinants.