Le temps chez Arvo Pärt


Le temps dans le déroulement des œuvres de Arvo Pärt



a) Le temps « éternel » du chant grégorien (dans les passages avec le texte du Miserere)


« Ses musiques reprennent des structures fondamentales de la musique tonale, les triades mineures, en particulier, en leur donnant un rôle nouveau où la simplicité et la clarté dominent. Ceci implique l’abandon des artifices usuels du développement dynamique. Au développement classique, nœud du drame, se substituent des séquences d’épisodes peu différenciés, par couches, en cercles ou en spirales mais jamais en vecteurs contraignants, tendus vers un but. C’est une musique de l’éternel recommencement dans l’indifférence du temps et la complicité du silence. Cette simplicité du minimum, cette sérénité lumineuse exaltant le silence intérieur, paraissent chargés d’une dimension mystique, révélatrice d’une vérité hors du temps ». (Frans C. Lemaire)


On observe chez Pärt la perception d’un temps très long, donnant un sentiment d’éternité. Ce statisme temporel est exprimé par ces 7 éléments :
  • Les silences
  • Le même accord pendant longtemps d’où l’absence de progression harmonique
  • Pas de chromatisme
  • Fréquente répétition des notes
  • Lenteur extrême
  • L’absence d’événements 
  • L’absence de contrastes forts de nuances et de tempo

On peut dire que le minimalisme de sa musique est au service d’un temps circulaire

b) A noter la simultanéité de différentes couches temporelles (dans le Dies Irae) comme un procédé tout à fait original



L’œuvre de Pärt dans le temps, c’est à dire dans l’histoire de la musique

L’œuvre de Pärt revendique aussi bien des influences médiévales que contemporaines :

« Une musique qui pourrait avoir été écrite il y a deux cent cinquante ans mais qui, cependant, ne pouvait être composée qu’aujourd’hui »

Les influences médiévales

  • En tour premier lieu, la spiritualité de la musique médiévale
  • Pédales et bourdons
  • Intervalles caractéristiques de quartes, quintes et octaves
  • Lignes modales simples, recto tono, rappelant le plain-chant
  • Valeurs rythmiques longues (lentes)
  • Modes rythmiques (Iambe, trochée)

Les influences contemporaines

  • Intérêt pour la dissonance
  • L’athématisme
  • L’absence de progression tonale